À la Française !

Première tentative d'illustration "Mid-Century". J'ai découvert le nom de ce style graphique récemment et je ne fais plus que ça :

À la Française ! Illustration Mid-Century.

J'ai décidé de tout dessiner comme ça pour le reste de ma vie.

Entre Deux Portes

Les méthodes qu’on nous enseigne à l’école sont bidon.

Pendant que vous faites des recherches et que vous travaillez sur les fondamentaux pour ne pas dire de bêtises ou ne pas agir de façon inconsidérée (et ne pas avoir une mauvaise note parce que "vous n’avez pas assez travaillé"), des petits malins se sont déjà lancés dans l’action pour rafler tout ce qui pouvait être raflé.

Ceux-là ont compris que le jury ne délibère pas après la plaidoirie : les décisions ont été déjà prises dans les couloirs, dans les anti-chambres, entre deux portes, sous l’impulsion de ceux qui ne sont pas restés chez eux pour réfléchir posément au problème.

D’ailleurs, à quoi bon réflechir ? Quand le monde se résume à "moi contre les autres", il ne reste aucune subtilité à méditer. Il est facile d'agir.

Thomas Piketty le raconte bien dans ce paragraphe du Capital au XXIème siècle :

Certes, il existe en principe économique fort simple permettant d’équilibrer le processus : le jeu de l’offre et la demande. Si un bien est en offre insuffisante et si son prix est trop élevé, alors la demande pour ce bien doit baisser, ce qui permettra de calmer le jeu. Autrement dit, si le prix immobiliers et pétroliers augmentent, il suffit d’aller habiter à la campagne, ou bien de prendre le vélo (ou les deux à la fois). Mais outre que cela peut être un peu désagréable ou compliqué, un tel ajustement peut prendre plusieurs dizaines d’années, au cours desquelles les propriétaires des immeubles et du pétrole peuvent accumuler des créances tellement importantes vis-à-vis du reste de la population qu’ils se trouveront posséder durablement tout ce qu’il y a à posséder, y compris la campagne et les vélos.

Je trouve qu’on voit bien les conséquences de cette idée dans la déposition de Jean-Baptiste Rivoire, ex-directeur adjoint de Spécial Investigation, qui raconte comment Vincent Bolloré à oeuvré pour déposséder Canal+ d’un vrai journalisme :

Jean-Baptiste Rivoire devant la commission d’enquête au sujet de l’influence de Vincent Bolloré sur les choix éditoriaux de Canal+

C’est une note que je me souviens avoir écrite il y a bien longtemps dans mon carnet : "Ce ne sont pas les meilleurs qui s’élèvent" ou, comme disait Keynes :

"Le capitalisme repose sur la croyance extraordinaire que les pires individus, pour les pires raisons, vont d'une certaine façon collaborer pour le bien de tous."

– John Maynard Keynes

UPDATE : Nouvel exemple dans le New York Times. L'avance cumulée par Google en abusant de son monopole ne pourra pas être rattrapée par ses compétiteurs malgré sa récente condamnation.

Deux Sélections en Festivals pour Panique dans l'Espace !

L'épisode 5 de ma websérie Panique dans l'Espace a été sélectionné à l'Open Festival de Marseilles et sera diffusé le 5 et 6 octobre aux cinémas Pathé Joliette et Pathé Madeleine :

Guillaume Vanhille dans "Panique #5 : Mille ans de solitude"

Et l'épisode 6 a été sélectionné dans la section Made in Trouville du Festival Off Courts et sera diffusé lors de la Cérémonie d'Ouverture samedi 7 septembre :

Frédéric Radepont dans "Panique #6 : Le Taxi de l'Angoisse"

Je profiterai de ma présence au festival pour tourner un clip pour le groupe Retrópico. À suivre.

Wow, Un Poisson qui Parle !

L'I.A. n'a rien inventé.

Si vous avez 7 minutes, je vous conseille de regarder ce court métrage d'animation arménien de 1983. À partir de 1'30, vous verrez que les transformations psychédéliques du démon Ekh ressemblent énormément aux deep dreams cauchemardesques des I.A. actuelles :

Morale de l'histoire : soyez toujours gentils avec les animaux qui parlent.

Les Sirènes de Dieppe

Quel plaisir d'avoir assisté hier matin à l'avant première du documentaire Les Sirènes de Dieppe au Max Linder ! Une heure en compagnie des transformistes du cabaret de la Sirène à Barbe : les coulisses, la camaraderie, les problèmes d'argent, le combat contre l'intolérance et un peu de comédie musicale. Un film aussi réussi que son sujet est inattendu.

De gauche à droite : Claire Babany (productrice), Raphaël Bancou (compositeur), Fabienne Thibeault (marraine), Diva Beluga (performeur et patron), Lily (performeuse), Nicolas Birkenstock et Nicolas Engel (réalisateurs), et je ne sais plus.

C'est mon pote compositeur Raphaël Bancou – que j'avais retrouvé après 10 ans à cette occasion – qui signe la musique. On reparle de lui très prochainement.

Si vous êtes intéressé·e, le film des deux Nicolas (Birkenstock et Engel) sera en replay à partir du 19 septembre sur France TV, ne le manquez pas. Et si vous passez à Dieppe, allez voir le spectacle !

Son of My Father

J'explore tardivement la production de Giorgio Moroder, aka Giorgio, qui semble avoir influencé tous les artistes électros de la planète. Récemment, j'écoute ce morceau en boucle, sorti en 1972 :

La simplicité, la répétition, le crescendo. Il n'en faut pas plus.

Festival des Scénaristes de Valence

Inscrit après la deadline, donc pas pu organisé mes rendez-vous aussi bien que j'aurais souhaité. Malgré ça, j'ai revu des ami·e·s, rencontré des gens très sympas, assisté à des conférences vraiment éclairantes, et bu quelques coups – ça faisait longtemps.

C'est un festival très bien organisé pour les rencontres – avec des rendez-vous prévus en amont et une application pour échanger. Et Valence, je l'oublie à chaque fois, mais c'est très joli.

PUTAIN QUELLE CLAQUE !

Si vous m'aviez posé la question avant-hier, je vous aurais dit que je ne suis pas très concert.

La musique est trop forte. Il y a trop d'agitation. C'est trop long.

Mais ça, c'était avant que mon pote Jackie Berroyer (qui, ne l'oublions pas, était chroniqueur musical pour Hara-Kiri et dont je reparlerai bientôt ici) m'invite voir Fat White Family hier soir à la Cigale. Jamais entendu parler. Je ne m'attendais à rien. "Tu vas voir, ils sont pas mal, ça pourrait te plaire".

OK, maintenant je comprends pourquoi les gens aiment les concerts.

Expérience incroyable. Oui, la musique était ouf, du rock qui envoie du lourd mais avec une recherche, une progression et quelques instruments qu'on n'attend pas (flûte traversière, sax baryton). Puis il y a le chanteur, Lias Saoudi. Il est en short. Dès la deuxième chanson, il descend dans la fosse et chante au milieu de la foule – ça donne le ton. Pendant le reste du concert, il chante (parfois hurle, mais sans jamais sortir de la musicalité) en équilibre sur les amplis, en position foetale au bord de scène ou porté par la foule.

Vu d'en haut, la fosse pulse. C'est une expérience collective. Mais on sent que tout ça est mené de main de maître par un groupe qui a l'habitude : on capte ici et là les petits gestes extrêmement précis qu'adresse le groupe aux techniciens ; derrière les personnages déjantés, il y a des professionnels qui ont pensé un spectacle construit et généreux. Et l'espace de la Cigale, où l'on circule librement, offre à la fois liberté et intimité pour profiter de l'expérience.

Je vois bien comment les gens qui ont vécu ça une fois dans leur vie peuvent enchaîner les concerts pour retrouver ce "high" initial. Et pourquoi certains anciens tournent en boucle sur une prestation vue dans leur jeunesse : "Ah tu sais, quand j'ai vu tel groupe en 76...". 

"Un concert comme ça, tu t'en souviens toute ta vie" m'a dit Jackie en sortant. C'est bien parti pour.