Dessin de Confinement (Making of)
On dirait que les jours où j’ai pas le temps, je posterais des vieux trucs. Genre ce dessin de confinement pas très jouasse mais l’époque s’y prêtait :
Et le timelapse en 30 secondes (merci procreate) :
On dirait que les jours où j’ai pas le temps, je posterais des vieux trucs. Genre ce dessin de confinement pas très jouasse mais l’époque s’y prêtait :
Et le timelapse en 30 secondes (merci procreate) :
Pour 3 raisons :
Je crois que c’est la définition existentielle d’un mème.
À Marrakech, je me suis trouvé par hasard au vernissage d'Un Hiver Marocain à la Mamounia, présentant des toiles de Majorelle et de ses contemporains. J'ai été soufflé.
C'est toujours un cliché de parler d'ombre et de lumière en peinture, mais c'est bel et bien ça qui m'a frappé. Évidemment, sur ordinateur, ça rend rien, mais regardez quand même ça :
Ce qui frappe, quand on le voit en vrai, c'est la luminosité de la montagne en arrière-plan. C'est ça qui attire l'oeil de loin et qui donne l'impression d'une photographie : malgré la précision et les contrastes du groupe au premier plan, tous ces gens sont dans l'ombre et la montagne resplendit au loin. C'est l'ancêtre du HDRI.
Pareil ici : c'est quand même audacieux de représenter les sujets principaux entièrement dans l'ombre, comme l'a fait Étienne Girardet. Ombre qu'on devine simplement grâce à la tâche de soleil en bas à gauche :
(En même temps ça s'appelle "sous le Burnous" donc c'est cohérent.)
Accepter de diminuer volontairement sa palette pour représenter l'absence de lumière et, dans un portion presque négligeable de la toile, révéler le feu du soleil.
Puis, bien sûr, il y a Majorelle : l'ombre n'est plus dans l'éclairage mais dans le sujet. Et pas qu'à moitié. Celle-ci m'a vraiment fait quelqeu chose :
Choukrane les gars, choukrane.
PS: Et il y avait lui qui me regardait. Il a détourné les yeux au dernier moment :
Moins des résolutions que des grands principes que j’explore depuis quelques années :
Bonne année 2023.
Huberman est un neuroscientifique américain dont le podcast est devenu extrêmement célèbre aux États-Unis. Il donne des conseils de bien être et de productivité basés sur le fonctionnement du cerveau.
Je l’écoute de temps en temps, sur la route.
Aujourd’hui, il recevait Jocko Willink (jamais entendu parler) : un ancien officier des Navy Seals devenu auteur et consultant. Ils ont parlé motivation, discipline, comment atteindre son potentiel, dépasser ses limites, etc.
C’était très intéressant. Quelques idées fortes que j’en ai tiré :
Ne pas se reposer sur la motivation. Jocko Willink, qui se lève tous les jours à quatre heures du matin pour faire de l’exercice (parfois cinq à six heures si on compte le jiu jitsu brésilien) explique que la motivation est une mauvaise base pour agir. Il dit à peu près (je résume et je paraphrase) :
La motivation, ça va, ça vient. Le bonheur, ça va, ça vient. Si on attend ça pour agir, on risque de ne rien faire.
Il continue : « Le matin, je ne réfléchis pas. Je ne pèse pas le pour et le contre. Je fais ce qui est prévu. La discipline est plus importante que l’envie. »
Évidemment, me direz-vous, c'est un militaire.
Mais ça fait aussi écho à ce que dit Rob Burbea (pas du tout un militaire) sur l’impermanence dans Seing That Frees que je lis en ce moment. Si vous observez vos sensations à chaque instant, dit-il, vous réalisez qu’elles se transforment sans arrêt indépendamment des circonstances. On passe de la joie à la tristesse, de la confiance à l’angoisse, sans que personne – ni soi, ni les autres, ni la situation – n'en soit nécessairement responsable. C’est la nature des choses. (Même s'il est toujours plus facile d'accuser le monde extérieur.)
Jocko Willink prend l’exemple de la marche chargée (sac à dos plein) dans le désert. Les 20 premières minutes – quelque soit l’entraînement, l’habitude, la forme physique – sont toujours difficiles. On passe un mauvais moment. Mais après un certain seuil, ça devient mécanique et on peut continuer des heures. D’où l’importance de ne pas se reposer uniquement sur la perception immédiate.
L’énergie est la source de l’action. Mais pas l’énergie calorique, précise Huberman. Il parle de l'énergie mentale liée à l’équilibre des différentes hormones et neurotransmetteurs dans le système. Or cet équilibre dépend avant tout de l'activité – sommeil, exercice, rythme, etc – que de ce qu'on ingère (calories). Ce qui implique le paradoxe suivant :
Faire de l’exercice, même intense, donne de l’énergie.
Cette idée qu’on dépense durant l’exercice l’énergie qu’on accumule quand on mange est trompeuse. Elle est vraie au niveau calorique, mais la fatigue, l’inattention et la difficulté à se concentrer sont rarement dues à un manque d’énergie calorique. (« Faites au moins un bon repas toutes les 24 heures et ça ira » dit Huberman). Elles sont dues à un manque d’énergie mentale qui, elle, peut au contraire bénéficier d’être à jeun, de faire de l’exercice intense, d’avoir des horaires de sommeil et de repos réguliers, etc.
J’étais tellement convaincu par leur argumentaire qu’en rentrant chez moi, j’ai ressorti mon vélo, gonflé les pneus, et je suis parti en balade. Puis je l’ai remis à la cave parce que faut pas exagérer.
Ce site va devenir mon facebook, mon instagram, mon twitter et mon youtube réunis.
Je ne veux plus laisser un algorithme centré sur le profit choisir ce que je vois et ne vois pas, et décider de ce que mes amis vont voir de ce que je fais. Et si ça ne suffisait pas, les récents soubresauts de Mark Zukerberg, Elon Musk et compagnie m’ont convaincu que je ne voulais pas les laisser en charge, même indirectement, de ce que je diffuse.
Ici, ce sera mon coin d’internet que je contrôle de A à Z.
Je vais créer un fil permettant de diffuser mes textes, photos, vidéos, pets de cerveau, liens utiles (…) et l’améliorer peu à peu pour qu’il soit agréable à lire, facile à partager et que vous et moi puissions intéragir facilement.
Alors oui, me direz-vous : je ne vais pas bénéficier de l’effet réseau qu’apportent les plateformes dédiées.
Tant pis. Je trouverai un autre moyen. Sans doute une mailing liste. Peut-être que j’explorerai à nouveau les systèmes d’agrégateurs de contenus qui permettent aux lecteurs de rassembler plusieurs blogs qu’ils suivent sur un même « fil » sur lequel ils gardent le contrôle.
D’ailleurs, rien ne m’empêche d’utiliser les réseaux pour faire la promotion du site. Mais le contenu sera ici. Les échanges prendront place ici. Ou sur vos sites à vous.
J’aurai moins de lecteurs, moins rapidement. Ça ma va. On va se concentrer sur la qualité de notre interaction plutôt que sur la quantité.
Une minute de cigogne pendant le Muzzin :
Et une minute de chiens Bedli (sauvages) jouant dans les jardins de la Koutoubia. À la fin, ils sont surpris par l'arrivée de leurs potes. Puis ils se cassent tous ensemblent, sorant du champ comme des acteurs professionels :
Deux très mauvaises raisons de ne pas agir.
Deux causes principales de notre inaction.
À tel point que maintenant, quand je me sens sur le point de renoncer à un projet, petit ou grand, je me pose la question : “Est-ce que je renonce par peur ?”. Si je me rends compte que la peur est l’unique (ou la principale) raison, je me fais violence. Ou, au moins, j’essaie d’analyser cette peur, de la mettre en lumière pour qu’elle ne pilote pas mes choix dans l’ombre.
Si ce n’est pas la peur, je me pose la question : “Est-ce que je renonce par confort ?”. La chaleur de mon nid douillet m’empêche-t-elle de partir à l’aventure ? Le nid en question n’est pas nécessairement matériel : il peut s’agir d’un confort de pensée, d’un attachement à des habitudes, d’une satisfaction excessive de ce qu’on possède déjà. Là, pareil : j’essaie de me secouer ou, au moins, d’en être conscient. On tombe moins dans les trous qu’on a repérés.
La peur nous détourne du nouveau. Le confort nous attache au status quo.
Comprenez-moi bien : il y a mille raisons valables de ne pas se lancer. Parfois, le véritable courage est de ne pas agir. Mais si ces raisons se résument à la peur ou au confort, ça vaut peut-être la peine d’aller chercher plus loin.