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Notes & Réflexions

Projection de "Construire" aux Élèves des Ponts

Retour sur un moment fort du mois dernier : les tests techniques juste avant la projection de notre film "Construire" aux élèves de l'École nationale des ponts et chaussées.

Un grand merci aux intervenants présents, Audrey Zonco (Setec TPI), Anne Chevallier (KAIRN Ingénierie & Architecture), et Bernard Vaudeville (TESS atelier d'ingénierie), ainsi qu'à Matthieu Vandamme, Aphrodite MICHALI, et Fabrice Tual-Retif pour l'organisation. 

Tests dans l'Amphithéâtre Cauchy avant l'arrivée des élèves.

À l'origine, l'idée était de créer le film que j'aurais aimé voir en arrivant aux Ponts. Souvent, les élèves intègrent une Grande École après avoir visé "la meilleure du classement" (même si c'est un peu moins vrai pour les Ponts qui attirent les passionnés de construction) sans toujours saisir pleinement la nature et les enjeux de la formation et des métiers qui en découlent.

En suivant trois générations de bâtisseurs, des années 70 à aujourd'hui, des concepteurs aux constructeurs, le film explore aussi bien les grands ouvrages iconiques (Viaduc de Millau, Fondation Vuitton...) que des approches plus récentes, comme un hôtel en pierre à Clichy. Il célèbre ce qui a été fait, tout en se questionnant sur l'avenir face à la transition écologique : Peut-on continuer à construire comme avant ? Et sinon, comment faire évoluer le métier ?

Les questions posées par les élèves présents ont clairement montré que le film abordait des sujets qui les interpellent directement. C'était le but : réfléchir ensemble sur la carrière qui les attend et sur les grandes décisions qu'ils seront appelés à prendre sûrement plus tôt que prévu.

Le Fond Avant la Forme, Toujours

Avant d'être une stratégie marketing, l'approche "Content First" est la meilleure façon (et la plus rapide) de trouver itérativement le coeur de votre message. Voilà comment ça marche pour moi :

Chaque jour, poster quelque chose avec lequel je suis entièrement d'accord.

Sans se soucier de la cohérence avec les contenus passés, ni des likes / vues / commentaires, ni des objectifs du moment.

C'est la seule contrainte : être entièrement d'accord avec soi.

À tel point que pendant un an, j'ai posté presque tous les jours sur un blog que personne ne lisait. Car être lu n'était pas le but : l'objectif était de voir si j'étais capable de m'exprimer sans cadre, sans commande ni validation extérieure, sans me cacher derrière la technique ou le style, et sans passer trois heures (ou trois jours ou trois mois !) à fignoler la forme avant d'oser passer au fond.

Car la forme rassure. Les cadres rassurent. 

"Ce n'est pas moi qui dis, je ne fais que répondre à une question." Ou bien : "Vous voyez toutes ces belles couleurs, ces logos et ce choix méticuleux de police ? Ça prouve que mon propos s'inscrit dans quelque chose de plus large qui ne dépend pas que de moi." Comme si, à chaque mot, on cherchait à se déresponsabiliser.

"Content First", c'est l'inverse. Je n'écrirai peut-être que deux phrases aujourd'hui, mais j'en suis l'unique auteur et l'unique responsable. Ne faites pas suivre les plaintes à mon entreprise ou à mon éditeur : tout vient de moi et je n'ai consulté personne.

Puis, jour après jour, déceler certains motifs qui se répètent. Certaines tournures qui reviennent. Certaines couleurs qu'on utilise beaucoup. Après un temps, ça devient un style. Une forme apparaît.

C'est une croyance très ancrée chez moi : si on pétrit suffisamment le fond, la forme vient toute seule. Si on travaille suffisamment le message, il n'y aura qu'une façon de le délivrer. Trop souvent, on veut établir le format ou la charte graphique avant de découvrir ce qu'on veut dire.

Car oui, n'en déplaise aux planificateurs et aux cartésiens : on découvre ce qu'on veut dire. C'est même le coeur de la démarche : mettre à jour ce qui demande à sortir et qui constitue, depuis le début, le fil rouge caché de l'action. Si vous voulez trouver votre message, c'est la façon la plus rapide et la plus sûre.

Si l'on sait exactement ce qu'on va faire, à quoi bon le faire ?

Pablo Picasso

Le public vient en dernier. Et j'en suis convaincu. Je ne crée pas pour eux. Je crée pour moi.

Rick Rubin

UPDATE : La preuve ! Ça fait des semaines que je me demande quel lien sémantique je vais bien pouvoir faire entre "Boulengerie" (qui vient de mon nom de famille) et mon activité (communication stratégique). Et dans le premier post que je publie sur La Boulengerie, je parle de "pétrir le fond pour trouver la forme". Soyons clair : je ne mettrai pas ça sur ma carte de visite("Venez pétrir le fond à la Boulengerie !".. NOPE) mais ça prouve bien que l'expression spontanée révèle un fil intérieur qui se construit en silence.