Café Trouville, 10h15

Non, je n’obsède pas sur le temps.

Ça fait deux fois que je fais remarquer que « j’ai écrit ça en 15 minutes ». C’est pas pour crâner. C’est parce que je suis un peu estomaqué d’avoir eu besoin de 15 ans pour écrire 100 pages. Et je suis très content de l’avoir fait, hein, mais je me dis que c’est pas très tenable comme rythme.

Alors je regarde si je pourrais pas trouver une façon d’écrire plus vite.

Et publier des tartines ici, c’est une façon de me confronter à ça.

Parce qu’écrire dans le journal, c’est bien, mais c’est pas la même chose. Personne ne lit. Alors qu’écrire du caca sur lequel les gens peuvent tomber, c’est autre chose.

Pas du caca, d’ailleurs. Je ne trouve pas que ce que j’écris ici soit si mauvais. Ni particulièrement bon. Mais c’est ce que je veux explorer : écrire plus vite des choses que je partage.

Déjà, le blog m’a beaucoup aidé dans ce sens. C’est encore des choses que je mets un peu de temps à écrire (ça reste quand même raisonnable) mais ce sont réelleement des élans, pour la plupart. J’écris sur ce qui me tracasse à l’instant t.

Et c’est incroyable comme ça change tout.

Écrire ce qui vient quand ça vient a quelque chose de très naturel, très facile.

Dès que je lutte un peu, c’est que j’essaie d’écrire quelque chose… d’intellectuel. De prévu. De programmé. Mais quand je me contente d’ouvrir les vannes, tout sort comme un… flot.

C’est ce que disait la nana dans cette vidéo que j’aimais bien : laisser le portail ouvert. Ne pas chercher à faire bien ou mal parce qu’en réalité, on ne sait pas ce qui va en sortir. Notre unique rôle est de laisser le portail de la créativité ouvert pour qu’il en sorte quelque chose.

Oh là là, il y a une vieille qui parle à tue-tête à côté. « Ils sont bons les croissants ? Ils sont bons les croissants ? » Ça fait, sans exagérer, 8 ou 10 fois qu’elle pose la question à plein volume. Elle veut montrer qu’elle sait parler italien au vieil Italien à côté alors elle répète les propos les plus insipides en gueulant.

L’italien en question a eu une conversation à plein volume sur son téléphone en mode haut parleur.

Mon fils aussi, est très sensible au son. (Il a bientôt trois ans.) Il paraît que c’est assez courant. Il n’avait pas pu assister au spectacle de danse de sa maman à cause de la musique du théâtre. Il a commencé par se boucher les oreilles mais on a dû sortir. Il était triste. « On retournera voir maman quand il y aura moins de bruit ». Oui, oui, je lui ai dit.

Moi aussi, qui travaille beaucoup dans les cafés, j’évite ceux avec la musique. Ou alors, par de variété française, s’il-vous-plaît. Claude François au réveil, ça va aller, merci.

Allez, au sport.