Hôtel Julia, Paris, 17h52

Pas du tout content de mon flot de ce matin.

Je me suis empêtré dans les explications.

Non pas que je ne sois pas d'accord avec ce que je dis – je le suis, à peu près, même si je trouve que je le dis mal – mais à un moment... je me suis mis à vouloir expliquer, vous comprenez ? À un moment, j'ai remplacé l'acte d'écrire ce que j'ai dans la tête à l'instant t par l'acte d'expliquer quelque chose coûte que coûte. Ce n'était plus du flot. C'était... une explication.

D'ailleurs, j'ai mis plus de temps à l'écrire.

Je me suis fait chier à donner du contexte, tout ça. Sauf que le contexte, c'est du bla bla. C'est bien quand on écrit une note de blog ou un article. Mais ça n'a rien à foutre dans le flot.

Le flot est le flot.

Bordel de merde.

Mais c'est bien : maintenant je sais quoi éviter.

D'ailleurs, c'est quelque chose que j'essaie d'éviter dans la vie aussi.

J'essaie de ne rien faire de ce qui est prévu.

Je fais ce qui vient au moment où ça vient.

Mais alors comment faire le ménage ou les parties de mon boulot qui m'emmerdent ?

C'est ça le plus drôle : je les fais quand même. Naturellement. Quand ça vient. Et bizarrement, tant que je ne me force pas, ça vient toujours.

Et si ça ne vient jamais, c'est que ça n'est pas si important.