Je n'y vais pas souvent mais à chaque fois, j'en sors transformé.

Je ne lis jamais les infos : l'auteur, la démarche artistique, les traumatismes familiaux qui l'ont poussé à faire de la céramique sur des vaches, je m'en fous. Je débranche mon cerveau.

Et toujours, je me sens empli d'une gratitude débordante de vivre dan un pays où pour 9€ (tarif auteur SACD, 11€ sinon), on peut ressentir autant de liberté dans un lieu public où l'être humain est bienvenu. À l'heure où les gares ont plus de panneaux publicitaires que de bancs, c'est pas rien.

Trois choses qui m'ont plu – parmi tant d'autres :

1. Pas besoin de public

Les statues regardent les œuvres pendant que les mannequins discutent l'expo. On se demande à quoi sert le public.

Lénine contemple la peinture qui lui inspirera le soviétisme.
Mannequins en poncho discutant la pertinence de l'art moderne.

2. C'est méta

Il y a toujours une réflexion sur le support. On ne se contente pas de peindre sur du papier, on réfléchit sur les limites du papier, sur son rapport à l'encre, sur sa relation avec le spectateur. Et à chaque fois on se dit : "Ah bon, on a le droit de faire ça ?"

Tableau en train de charger par May Murad.
J'ai baptisé ça "douches vidéo" : l'enceinte n'arose de son que les gens en dessous, ce qui permet d'avoir plusieurs films dans le même espace.

3. La librairie

À chaque fois, je choisis un livre au hasard en regardant les images ou en lisant un paragraphe au milieu. Il y a plus de dix ans, j'avais pris On the inside of Jokes de Nik Christiansen.

Cette année, j'ai pris The Waterfront Journals de David Wojnarowicz – qui apparemment est très connu. J'en suis à la moitié. Ce livre fait boum dans ma tête.

Un après-midi... et tout change.

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Palais de Tokyo