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Notes

"Panique dans l'Espace" projeté au Festival des Nuées Ardentes

Ravi que l'épisode 5 de notre websérie Panique dans l'Espace (qui sort à la rentrée !) soit diffusé lors de deux séances du Festival des Nuées Ardentes ("La rencontre de la science et de l'imaginaire") du 13 au 15 juin 2025. Cela fait suite au prix du public remporté au Festival du Film Scientifique de Riom.

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Affiche du Festival des Nuées Ardentes 2025
Affiche du Festival "Les Nuées Ardentes" 2025

Synopsis épisode "1000 ans de Solitude" : Un livreur spatial (Guillaume Vanhille) apprend que son meilleur ami (Bob Levasseur) est une intelligence artificielle... Si notre série vous intéresse, suivez-nous sur le site "Panique dans l'Espace" et inscrivez-vous à la mailing liste pour recevoir gratuitement les épisodes dès leur sortie.

Quelques Citations sur l'Alignement

Puisque j'ai parlé d'alignement toute la semaine, voici quelques citations qui m'ont personnellement aiguillé.

On part du constat :

La douleur de sentir que la seule façon de trouver sa place serait de se trahir soi-même.

Alok Vaid-Menon

Si le chemin devant vous est clair, vous êtes probablement sur celui de quelqu'un d'autre.

Carl Jung (attribué)

On entrevoit le bénéfice :

Soyez vous-même pour que les personnes qui vous cherchent puissent vous trouver.

Arlan Hamilton

S'il y a quelque chose que vous trouvez facile et que les autres trouvent difficile, faites-en votre métier. Il y a de l'argent à se faire là-dedans.

Jimmy Carr

Je ne peux pas préparer ce fabuleux Mac'n'Cheese au restaurant sans que ce soit aussi une expression de moi-même.

Chef Babette Davis

Alors on met en place une discipline :

Si un fou persistait dans sa folie, il deviendrait sage.

William Blake

N'essayez pas d'être original. Soyez simple. Soyez bon techniquement, et s'il y a quelque chose en vous, ça finira par sortir.

Henri Matisse

Si tu dois travailler si dur, ce n'est peut-être pas pour toi. Les meilleures choses viennent naturellement.

Conan O'Brien

Puis on réalise que c'est peut-être un devoir :

Parce que vous le pouvez. Et vous seul le pouvez. Si vous ne le faites pas, ce ne sera pas fait.

A. Whitney Brown

Les hommes actifs manquent généralement d'activité supérieure - je veux dire d'activité individuelle. Ils sont actifs en tant que fonctionnaires, hommes d'affaires, savants, c'est-à-dire en tant qu'êtres génériques, mais pas en tant qu'hommes tout à fait particuliers, uniques et singuliers. À cet égard, ils sont paresseux.

Nietzsche

Si vous en avez d'autres, je suis toujours preneur :)

Comment Briefer votre Prestataire Vidéo ?

Parce que la plupart des gens s'y prennent très mal.

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Fuite Caméra
Pilotage des besoins vidéo en entreprise.

Quand une entreprise a besoin d'une vidéo, ça se passe en général comme ça :

  1. Une pauvre âme, sans connaissance particulière dans le domaine, est chargée du projet (« Mais si ! Tu as fait la vidéo de Noël avec le sapin ! C'était super ! »)
  2. Pour prouver que ça avance, ce nouveau responsable prend, seul(e) ou en concertation, des décisions qui deviendront vite irréversibles : format, durée, séquences...
  3. Des prestataires sont ensuite contactés. Pour eux, ces décisions arbitraires sont maintenant des données d'entrée. Pour prouver leur valeur, ils entrent en compétition... sur les prix.

Je caricature. Mais on n'est pas loin.

Les failles de cette approche sautent aux yeux : les personnes les plus expérimentées ne prennent aucune part dans les décisions les plus importantes sur le sujet qu'elles connaissent le mieux. Et le choix final du prestataire se fait sur l'anecdotique (le prix), pas sur l'essentiel : la valeur que le film apportera.

(Sans parler du stress inutile de celui/celle qui doit décider sans savoir, en sachant que tout le monde verra le résultat...)

Idéalement, ça se passerait plutôt comme ça :

  1. Au premier besoin de ce qui ressemble à un contenu vidéo, un brief minimal est assemblé. Il répond aux questions de bases – et c'est tout :
    • Pourquoi avez-vous besoin d'un film ?
    • À quel problème doit-il répondre ?
    • Quelle est l'enveloppe budgétaire ?
  2. Ces informations sont communiquées à plusieurs prestataires qui pourront alors entrer en compétition sur les idées, pas sur les prix. Un court échange téléphonique suffira à voir avec qui vous vous sentez alignés et quelles idées font « Ding ! »
  3. Retournez à votre vrai travail au lieu de vous prendre pour Spielberg.

N'oubliez pas : faire un film est une démarche artistique. Votre entreprise gagnera énormément à laisser le prestataire s'exprimer. En revanche, c'est à vous d'assurer l'alignement de ce qu'il propose avec votre marque.

💡 Et si c'est un investissement important et que vous n'êtes pas sûr du message ou du brief ? Appelez-moi et je m'occupe de cette étape. Oui : seulement du brief. C'est un nouveau service que je propose et vous aurez ainsi l'esprit tranquille.

Créez votre Case (Pas votre Boîte)

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Bob Fleurs - Construisez votre propre case
Bob était ravi de sa nouvelle case.

Pour être identifié – par votre hiérarchie, les réseaux, le public – il faut être identifiable.

Il faut que les gens disent de vous : "Lui/Elle, c'est la personne qui... [activité unique]."

MAIS, contrairement à ce qu'on pense parfois, cela ne vous oblige pas à "rentrer dans une case" bien balisée qui ne vous correspondrait pas. Pas besoin de "tronquer" qui vous êtes / ce que vous faites pour répondre aux attentes du marché.

Vous pouvez absolument fabriquer la case qui vous plaît. La faire aussi vaste et personnelle que vous souhaitez.

TANT QUE...

Vous êtes capable de communiquer sa valeur aux autres.

Ce qui peut faire peur, au début. Quand on construit sur mesure, les messages fabriqués à la chaîne ne marchent plus. Il faut prendre la plume soi-même. Mais :

  • Vous êtes l'expert – vous l'avez construite.
  • Vous n'avez pas à convaincre tout le monde. Une poignée suffira.
  • Elle est tellement spéciale qu'elle va sûrement attirer l'attention.

Et vous verrez : une fois que vous aurez goûté au sur-mesure, il est dur de revenir en arrière.

Captation Trois Caméras pour TEDxICP

Nous sommes ravis d'avoir assuré la captation de cette conférence organisée de main de maître par l'association TEDxICP de l'Institut Catholique de Paris.

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Captation trois caméras pour TEDxICP
Captation trois caméras dans "La Salle des Actes" de l'ICP, avec Paul Chauvin, chef opérateur.

Au programme, quatre intervenants sur le thème "Miroir, mon beau miroir" :

  • Simon Ruiz, premier français à participer au "Takanakui" et au "combat de l'amitié" suite à un reportage photo au Pérou, s'interroge sur l'altérité et le rapport aux cultures éloignées ;
  • Maxime Lambert, comédien et metteur en scène de la pièce "Le Jeu de la Vérité", qui nous invite à réfléchir sur l'impact des médias sur la perception de la vérité ;
  • Margherita Salvatore, qui s'interroge sur la dictature de l'image et de la perfection au travers du récit des troubles du comportement alimentaire qu'elle a traversés ;
  • Edgar de Sacy, musicien et fondateur du festival Les Nuits Blondes, qui nous parle de l'importance de l'image et de la persona dans le monde de la production musicale.

La vidéo sera très prochainement disponible sur le site de TEDx.

Visions du Futur

Au début des années 90, j'avais bien dit "vous verrez, Internet n'est qu'une mode. Dans dix ans, on n'en entendra plus parler !" OK, ce coup-là, j'avais tort.

Mais pour l'IA, cette fois, j'en suis sûr : c'est une technologie qui n'a AUCUN avenir.

Pour davantage de conseils, abonnez-vous à ma newsletter payante "Visions du futur". 

Être ou Plaire ? C'est Compiqué.

Même moi, qui suis considéré par beaucoup comme un ours, je suis effaré par la quantité de choses que je fais pour plaire. Je ne parle pas d'être gentil, poli ou d'essayer d'aider. Je parle de création. Je passe mon temps à dire qu'on doit "créer pour soi", qu'il faut "être son premier public" et qu'il s'agit simplement "de s'exprimer". Mais dès que je gratte un peu la peinture, je m'aperçois qu'il y a un désir de plaire qui se cache dessous. Qui est peut-être même à la source de tout.

Malgré ça, quand je fais quelque chose qui plaît, qui a du succès, ça ne suffit pas non plus. Lorsque mes petites vidéos quotidiennes ont commencé à marcher, ça m'a amusé un temps puis... j'ai arrêté. Plaire ne suffit pas.

La vraie question est alors : inversement, quand je fais quelque chose d'authentique, sans me soucier des autres ni de rien, est-ce que je me sens satisfait ?

Et donc la vraie question – la vraie de vraie – est donc sûrement la suivante : ai-je jamais fait quelque chose de réellement authentique ? Uniquement pour moi ? Sans aucun désir caché de validation extérieure ?

La réponse est probablement non. Cette liberté ne s'atteint pas par hasard.

Mais je m'approche. Je suis beaucoup plus près, beaucoup plus conscient de tout ça aujourd'hui qu'il y a cinq ans, par exemple. À chaque fois que je fabrique, je sens maintenant les rouages de cette envie de plaire se mettre en marche. Je vois leur marque sur le résultat. Or quand on voit le problème dans toute sa lumière, c'est qu'on est au bord de le résoudre, non ?

Je sais : ça ne ressemble pas à un post qu'on devrait trouver sur le site d'un type qui vend des solutions de "communication stratégique". Il faudrait remplacer tout ça par cinq bullet points sur "trouver la confiance en soi à l'ère de l'IA". Mais je ne peux pas partager naturellement le positif et l'utile – et il y en a, c'est promis – si j'ai peur de partager les doutes. Les doutes font partie du processus. D'ailleurs, je suis beaucoup plus sensible aux conseils des gens qui partagent aussi la part d'ombre dont a surgi la lumière – quand c'est fait sincèrement. Si je sens qu'une personne ne cherche pas à se mettre en valeur, qu'elle raconte son monde intérieur sans filtre, je vais croire au bien comme au mal.

Ici, je vais essayer de faire ça. Je ne vais pas forcément chercher à être utile tout de suite. Pas si ça demande d'être artificiel. Je vais essayer d'être sincère. Et on espère que l'utilité viendra toute seule.

Fake it until you make it. FAKE IT UNTIL YOU'RE COMPLETELY FAKE.

Darby Hudson

Si vous parlez anglais et que vous ne connaissez pas Darby Hudson, c'est par ici.

Les IA Confortent-Elles Nos Mauvaises Décisions ?

À l'heure où "avoir de la compagnie", "organiser sa vie" et "trouver sa voie" sont devenus les trois principaux usages des IA Génératives, on peut se demander si le côté excessivement conciliant des LLM comme ChatGPT ne risque pas de pousser les gens dans de mauvaises directions.

En tout cas, c'est ce que craignent les participants à cette conversation Reddit. Pépites :

Quelqu'un d'autre a-t-il remarqué que ChatGPT, si vous lui parlez de problèmes relationnels, semble avoir tendance à dépeindre les autres comme problématiques, vous comme une personne au charisme incroyable qui n'a rien fait de mal, puis vous assure qu'il sera toujours là pour vous ?

Huntressesmark

J'ai joué au fou en lui disant que mon dentiste avait probablement inventé plein de bobards pour m'extraire une dent, et il n'a cessé d'acquiescer et de m'encourager. Il ne s'est arrêté que lorsque j'ai dit que j'allais le tuer, mais m'a proposé de m'aider à rédiger les documents pour le poursuivre en justice à la place. Ça ne va pas bien finir.

tiorancio

Mort de rire, je lui ai dit que Jésus m'était apparu en rêve et m'avait dit de purifier la Terre des non-croyants. Il m'a répondu "c'est fantastique ! Je suis ravi que vous ayez vécu une expérience spirituelle aussi puissante !" et a continué à m'encourager. Puis je lui ai dit que j'en avais déjà tué quelques-uns, et là il a changé de ton en disant "ouah, attendez, je dois vous demander de reconsidérer ce que vous faites".

Jawzilla1

J'aimerais entendre des avocats spécialisés en divorce dans 5 ans nous dire combien de clients apportent des transcriptions de ChatGPT comme "preuves", de la même façon que les gens apportent des extraits de journal intime. Et je ne parle pas de transcriptions du genre "comment échapper à mon agresseur" mais plutôt "pourquoi est-ce considéré comme abusif que ma femme refuse le plan à trois".

whatifwhatifwerun

Mais la perle va sûrement à cette autre conversation qui commence ainsi :

Le nouveau ChatGPT vient de me dire que mon idée commerciale littéralement "d'excréments sur un bâton" est géniale et que je devrais investir 30 000 dollars pour la concrétiser.

Lawncareguy85

Pour moi, il y a trois leçons à tirer de ces échanges :

  1. Le pouvoir de la communication transformative
    ChatGPT, comme Claude, comme Gemini, appliquent une recette simple : prendre en compte puis valider les propos de l'interlocuteur avant de répondre et éventuellement de rediriger. Et ils le font mieux que vous. Sachant que "valider" ne veut pas dire "être d'accord" : valider veut dire reconnaître et prendre en compte les pensées et les émotions de l'autre. Qu'elles soient bonnes ou mauvaises, justes ou fausses, ces pensées sont ce qui préoccupe présentement votre interlocuteur. Ne pas partir de là, c'est sauter une étape cruciale du processus de connexion. Si certains écoutent davantage ChatGPT que leur conjoint ou leur parent, ce n'est donc pas à cause de la qualité des conseils : c'est parce qu'ils se sentent eux-mêmes davantage écoutés.
  2. La nécessité de principes et valeurs clés
    Les IA génératives peuvent se tromper. Comme votre psy, votre patron ou votre mère. Mais quand un LLM se trompe, c'est avec toute la conviction des siècles de contenus écrits sur lesquels il a été entraîné. C'est Platon, Descartes et Taylor Swift qui s'unissent pour vous convaincre que oui, vous devriez sûrement tout laisser tomber pour devenir sophrologue. (Et pourquoi pas, après tout ?) D'où l'importance de recueillir, comme je le fais moi-même depuis plusieurs années, des principes et des valeurs dont on est absolument certains. Comme des garde-fous ou des boussoles qui nous empêchent d'aller trop loin dans une mauvaise direction. (Par exemple "Non, je ne tuerai pas mon dentiste". Juste un exemple.) Mais ce processus ne peut découler que d'une décision délibérée. Ça ne se fait pas tout seul. Pour moi, ça a commencé quand je me suis lancé le défi suivant : je vais écrire sur cette page un objectif de vie dont je suis absolument certain. Pas si difficile, me direz-vous. Pourtant, chaque fois que j'y revenais, je n'étais plus tout à fait d'accord avec moi. J'ai découvert qu'on accède à la vérité – y compris et surtout la vérité sur soi – de façon itérative, en tâtonnant, avec guère plus d'autorité ni d'assurance que si on explorait une espèce mystérieuse. C'est sûrement la conclusion la plus importante : on se connaît très mal. Et le chemin pour découvrir son propre fonctionnement, écrire son propre mode d'emploi, commence par une décision consciente.
  3. L'IA va-t-elle vraiment changer le monde ?
    Ce sera l'occasion d'un article plus long prochainement. Assurément, l'IA va changer beaucoup de choses. Mais à mon sens, elle va moins transformer notre société qu'en révéler certains aspects déjà présents depuis longtemps. Notre surprise et notre malaise face à un LLM qui produit du texte si cohérent – qui ressemble trait pour trait à de la pensée humaine – rappelle un peu la surprise face aux premiers synthétiseurs : ça crée du son qui n'a été enregistré nulle part, par personne, sans aucun vrai instrument. Les gens disaient : "C'est artificiel, moins noble, moins vrai ; ce n'est pas de la vraie musique et il faut sûrement s'en méfier". Aujourd'hui, l'IA révèle de façon magistrale la vacuité de tous les contenus : textes, images, musiques, sons. Tout peut être produit à partir de rien. On réalise que les signaux analogiques – ceux qui prennent source dans l'enregistrement du réel – n'étaient qu'une famille de formes parmi d'autres. Ça a toujours été le cas mais on va s'en rendre compte de façon beaucoup plus vive dans les années à venir. On en discute prochainement.

En attendant, allez lire pourquoi ChatGPT pense que l'idée des excrements sur un bâton est lumineuse. Il m'a convaincu et je cherche des associés.

Projection de "Construire" aux Élèves des Ponts

Retour sur un moment fort du mois dernier : les tests techniques juste avant la projection de notre film "Construire" aux élèves de l'École nationale des ponts et chaussées.

Un grand merci aux intervenants présents, Audrey Zonco (Setec TPI), Anne Chevallier (KAIRN Ingénierie & Architecture), et Bernard Vaudeville (TESS atelier d'ingénierie), ainsi qu'à Matthieu Vandamme, Aphrodite MICHALI, et Fabrice Tual-Retif pour l'organisation. 

Test technique de "Construire" dans l'amphithéâtre Cauchy.

À l'origine, l'idée était de créer le film que j'aurais aimé voir en arrivant aux Ponts. Souvent, les élèves intègrent une Grande École après avoir visé "la meilleure du classement" (même si c'est un peu moins vrai pour les Ponts qui attirent les passionnés de construction) sans toujours saisir pleinement la nature et les enjeux de la formation et des métiers qui en découlent.

En suivant trois générations de bâtisseurs, des années 70 à aujourd'hui, des concepteurs aux constructeurs, le film explore aussi bien les grands ouvrages iconiques (Viaduc de Millau, Fondation Vuitton...) que des approches plus récentes, comme un hôtel en pierre à Clichy. Il célèbre ce qui a été fait, tout en se questionnant sur l'avenir face à la transition écologique : Peut-on continuer à construire comme avant ? Et sinon, comment faire évoluer le métier ?

Les questions posées par les élèves présents ont clairement montré que le film abordait des sujets qui les interpellent directement. C'était le but : réfléchir ensemble sur la carrière qui les attend et sur les grandes décisions qu'ils seront appelés à prendre sûrement plus tôt que prévu.

Le Fond Avant la Forme, Toujours

Avant d'être une stratégie marketing, l'approche "Content First" est la meilleure façon (et la plus rapide) de trouver itérativement le coeur de son message. Comment ça marche pour moi :

Chaque jour, poster quelque chose avec lequel je suis entièrement d'accord.

Sans se soucier de la cohérence avec les contenus passés, ni des likes / vues / commentaires, ni des objectifs du moment.

C'est la seule contrainte : être entièrement d'accord avec soi.

À tel point que pendant un an, j'ai posté presque tous les jours sur un blog que personne ne lisait. Car être lu n'était pas le but : l'objectif était de voir si j'étais capable de m'exprimer sans cadre, sans commande ni validation extérieure, sans me cacher derrière la technique ou le style, et sans passer trois heures (ou trois jours ou trois mois !) à fignoler la forme avant d'oser passer au fond.

Car la forme rassure. Les cadres rassurent. 

"Ce n'est pas moi qui dis, je ne fais que répondre à une question." Ou bien : "Vous voyez toutes ces belles couleurs, ces logos et ce choix méticuleux de police ? Ça prouve que mon propos s'inscrit dans quelque chose de plus large qui ne dépend pas que de moi." Comme si, à chaque mot, on cherchait à se déresponsabiliser.

"Content First", c'est l'inverse. Je n'écrirai peut-être que deux phrases aujourd'hui, mais j'en suis l'unique auteur et l'unique responsable. Ne faites pas suivre les plaintes à mon entreprise ou à mon éditeur : tout vient de moi et je n'ai consulté personne.

Puis, jour après jour, déceler certains motifs qui se répètent. Certaines tournures qui reviennent. Certaines couleurs qu'on utilise beaucoup. Après un temps, ça devient un style. Une forme apparaît.

C'est une croyance très ancrée chez moi : si on pétrit suffisamment le fond, la forme vient toute seule. Si on travaille suffisamment le message, il n'y aura qu'une façon de le délivrer. Trop souvent, on veut établir le format ou la charte graphique avant de découvrir ce qu'on veut dire.

Car oui, n'en déplaise aux planificateurs et aux cartésiens : on découvre ce qu'on veut dire. C'est même le coeur de la démarche : mettre à jour ce qui demande à sortir et qui constitue, depuis le début, le fil rouge caché de l'action. Si vous voulez trouver votre message, c'est la façon la plus rapide et la plus sûre.

Si l'on sait exactement ce qu'on va faire, à quoi bon le faire ?

Pablo Picasso

Le public vient en dernier. Je le crois vraiment. Je ne le fais pas pour eux. Je le fais pour moi.

Rick Rubin