À Marrakech, je me suis trouvé par hasard au vernissage d'Un Hiver Marocain à la Mamounia, présentant des toiles de Majorelle et de ses contemporains. J'ai été soufflé.
C'est toujours un cliché de parler d'ombre et de lumière en peinture, mais c'est bel et bien ça qui m'a frappé. Évidemment, sur ordinateur, ça rend rien, mais regardez quand même ça :
Ce qui frappe, quand on le voit en vrai, c'est la luminosité de la montagne en arrière-plan. C'est ça qui attire l'oeil de loin et qui donne l'impression d'une photographie : malgré la précision et les contrastes du groupe au premier plan, tous ces gens sont dans l'ombre et la montagne resplendit au loin. C'est l'ancêtre du HDRI.
Pareil ici : c'est quand même audacieux de représenter les sujets principaux entièrement dans l'ombre, comme l'a fait Étienne Girardet. Ombre qu'on devine simplement grâce à la tâche de soleil en bas à gauche :
(En même temps ça s'appelle "sous le Burnous" donc c'est cohérent.)
Accepter de diminuer volontairement sa palette pour représenter l'absence de lumière et, dans un portion presque négligeable de la toile, révéler le feu du soleil.
Puis, bien sûr, il y a Majorelle : l'ombre n'est plus dans l'éclairage mais dans le sujet. Et pas qu'à moitié. Celle-ci m'a vraiment fait quelqeu chose :
Choukrane les gars, choukrane.
PS: Et il y avait lui qui me regardait. Il a détourné les yeux au dernier moment :