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L'ego et le monde

Cette idée-là est peut-être plus difficile à concevoir pour qui n'est pas familier avec le concept de "vide" (emptiness).

Mais j'y pense de plus en plus souvent. Je l'avais trouvée dans le livre Seeing that frees de Robert Burbea.

La voici : ce qu'on appelle l'ego n'est pas une propriété figée d'une personne.

Au long d'une vie, d'une semaine, d'une journée, l'ego se promène sur un spectre : il se manifeste plus fortement ou disparaît presque complètement en fonction des situations.

Qu'est-ce qui régit ces variations ?

Comme toujours : l'attachement.

Quand je veux ou refuse quelque chose, quand je nourris du désir ou de l'aversion pour un objet, l'objet en question et mon ego apparaissent en même temps. Les bouddhistes appellent cela la "coproduction dépendante" (dependent arising).

L'instant d'avant, je peux être dans le flot du présent, passant librement de sensation en sensation en toute légèreté : pas de centre, pas de sujet, pas d'ego. Je flotte.

Puis je m'attache à une pensée. Tout à coup, je veux, je refuse, je rumine. L'ego n'est rien d'autre que cette relation qui vient de se créer entre cette idée de moi (qui était introuvable la seconde précédente) et l'idée de cet objet (qui n'existe pas vraiment).

Loin d'être un défaut, l'ego est donc avant tout une relation.

Une relation entre deux objets qu'on choisit soi-même de créer.

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13/10/25 présence vacuité

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