The Face of Love

En ces périodes de fête, une chanson qui célèbre l'amour. (Pas l'amour possessif et dégoulinant des comédies américaines, celui pur et immédiat de la sagesse orientale.)

Adolescent, j'avais manqué Pearl Jam et je ne savais pas grand chose d'Eddie Veder hormis que mes amis musiciens le vénéraient. Puis j'ai découvert la bande originale de Into the Wild, notamment No Ceiling et Society. Puis j'ai réalisé que c'était lui, encore, qui était à l'origine de la BO du formidable Dead Man Walking.

Donc récemment, je réécoute cette chanson :

Un mélange de country et de chants traditionnels que j'aurais aimé voir en live. L'éclat de voix à la fin devrait suffire à déclencher un éveil spirituel quand on se le prend de face.

La Source de l’Action

Mingyur Rinpoche résume en une belle citation ce à quoi je réfléchis depuis quelques temps, à savoir que la raison d’agir est souvent plus importante que l’action elle-même (traduction maison):

Imaginons que tu décides de planter mille arbres. Si ton cœur est totalement pur et que l'amour pour l'écosystème est ta seule motivation, c'est un projet formidable.

Cependant, cela devient problématique si, malgré tes bonnes intentions, une petite voix murmure « ça va vraiment me donner une bonne image » ou « j’ai du mal à trouver un emploi, alors peut-être devrais-je utiliser ce projet pour lancer une organisation et en tirer un profit. » Si tu n'adresses pas ton environnement intérieur, même tes actions altruistes peuvent devenir intéressées. Elles peuvent passer au second plan par rapport à tes problèmes personnels. Elles peuvent causer des troubles dans ton esprit, ou parmi tes amis et ta communauté. La situation peut devenir très compliquée.

En revanche, si tu transformes ton état d’esprit pour te mettre au service des autres, tes actions auront un pouvoir immense. Sans ton esprit, tu ne peux rien faire. C'est ta tour de contrôle, la force qui te guide et contrôle tes actions, te menant de A à B. Si tu as des doutes là-dessus, rappelle-toi qu'en ce moment même, si ton esprit ne pensait pas « d'accord, il est temps de passer à autre chose », tu regarderais cette phrase pour le reste de ta vie. Pour aider les autres, ta tête et ton cœur doivent être au bon endroit. Tout part de l'environnement intérieur.

– Mingyur Rinpoche

Après, je pense qu’il n’y a jamais de bonne raison d’agir – si on attend d’être sûr, on ne fait jamais rien. En revanche, il existe assurément de mauvaises raisons : l’anxiété, la peur, la colère, le besoin de montrer qui on est. C’est de celles-ci dont il faut se laver avant de se mettre en mouvement.

Non pas que j’y arrive, hein. Mais j’y réfléchis.

Marrakech Argentique

J'ai fait aussi un peu de couleur (ektar) mais bof. Je suis dans ma période noir et blanc avec du gros grain. Cliquez sur les photos pour agrandir.

La Médina.
Dans les souks.
Mon fils hésite à sauter dans le bassin avec son lion.

La Mort par les Pros

Pour les anglophones, trois articles que j'ai lus à plusieurs année d'écart sur la mort décrite par des professionnels de la santé. J'ai déjà parlé des deux premiers mais, à la lecture du troisième, je me suis dit que ça valait le coup de faire un petit florilège.

Le premier à ouvrir le bal en 2011 : How Doctors Die, ou comment les médecins en fin de vie ont tendance à éviter l'acharnement thérapeutique qu'ils ont trop souvent constaté chez leurs patients.

Le deuxième, découvert il y a peu dans les formidables essais de Scott Alexander, date de 2013 : Who By Very Slow Decay, ou comment le personnel médical abandonne ses illusions dans les centres de soins palliatifs.

Enfin, le dernier publié tout récemment dans le New York Times – si vous n'en lisez qu'un, je vous conseille celui-là : A Hospice Nurse on Embracing the Grace of Dying. Une infirmière dans un hospice de soins palliatifs décrit son travail et les derniers moments de ses patients dans un livre "The In-Between: Unforgettable Encounters During Life’s Final Moments”. Les histoires et les analogies qu'elle partage dans l'article sont bouleversantes.

L'objectif n'est pas de déprimer. Au contraire : la vérité libère. La conscience aiguë de notre finitude est le premier antidote contre une vie bercée d'illusions.

Argentique Is Back !

Je suis l'heureux possesseur d'un Leica M6 depuis une quinzaine d'années (vous vous souvenez ?) que j'avais un peu remisé ces derniers temps. Il reprend du service.

Photo de couple (pour l'assurance).

Mon principal obstacle était la nécessité de changer de pellicule en fonction des conditions. Puis j'ai lu cet article sur la pellicule Ilford Delta 3200. Non seulement elle est moins chère que la TMax mais si on accepte le grain – je ne l'accepte pas, je le célèbre ! – elle permet de faire des photos de jour comme de nuit : on charge une pellicule le matin et on peut shooter jusqu'au soir.

Dans les bistrots branchés, le café est servi avec une pellicule à la place du chocolat.

Donc, depuis un mois, mon appareil est toujours sur moi. Je l'ai en bandoulière sous mon manteau (pour quand il pleut) et – sans le savoir – je me suis mis à suivre les règles de la lomographie.

Je ne développe plus dans ma salle de bains – plus le temps – j'achète et je fais développer les pellicules chez Négatif +. Et je m'entraîne à ne jamais prendre plus d'une photo par sujet.

Des filets de pêche. Aucune blague me vient.

J'ai déjà quelques pellicules d'avance et je ne me lasse pas du rendu, du grain, de l'atmosphère. Donc attendez-vous à davantage de photos dans les mois à venir.

Type de dos devant un type de profil. Je suis pas doué pour les titres.

UPDATE : Et puisqu'on parle d'argentique, j'ai récemment remis en ligne mon film Rebours. 20 polaroïds pris en 24 heures dans Paris et montrés à rebours.

Nuit des Ponts : 51300€ pour le Film !

Lors de la Nuit des Ponts organisée pour les 25 ans de la Fondation des Ponts, 7 projets ont été pitchés pour une levée de fonds exceptionnelle au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne.

J'étais le dernier à passer sur scène pour demander des sous pour la post-production de "Construire", le long métrage documentaire que je produis et réalise avec ChezFilms pour l'École des Ponts.

À droite : photo magique où j'ai les yeux fermés sur scène mais ouverts sur l'écran.

Heureux d'annoncer que, grâce à la générosité des donateurs, nous avons remporté plus de 50k€ pour la post-production de notre film. Merci aussi à l'équipe son qui est venue me soutenir :

Vincent (preneur son), Dom (mixeur), moi, Mathieu (preneur son) en plein effort. Photo Cristina.

Avant Première prochainement. Je vous tiens au courant.

Créez ou Soyez Dévoré

Pour les anglophones : une réflexion sur la création que je trouve incroyablement bien faite, mature et sincère de la part d'une vingtenaire (si, ça existe) qui interroge sa pratique du dessin face au monde des réseaux et du divertissement permanent. J'y ai appris des choses :

On voit ça et on se dit que le futur est entre de bonnes mains.