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Les transitions n'existent pas

Sans doute une des principales illusions qui empêchent la présence.

Les transitions : cette idée que le moment actuel ne compterait pas "pour de vrai", qu'il ne serait que le passage vers un futur qu'on attend.

Par exemple : le trajet avant la destination – en métro, en avion, à pied. Ce n'est pas un voyage, pas une expérience, non : sa seule vertu est de nous amener quelque part. Rien de positif ne peut arriver, rien n'est digne d'attention, à part les mauvaises surprises qui causeront le retard.

L'attente avant un évènement – une rencontre, un rendez-vous, un moment attendu. C'est d'ores et déjà du temps perdu, où rien d'intéressant ne se produira. On est déjà dans la suite, dans ce qui doit arriver.

Car en réalité, bien sûr, ces moments-là sont tout autant "le présent" que les autres.

Ils pourraient être aussi riches, aussi vibrants, aussi transformateurs.

D'autant que parfois la destination est décevante. Ou n'arrive pas.

C'est ce que je me dis quand je mets mon fils dans la voiture pour prendre l'autoroute : "Les vacances ensemble commencent maintenant". Ce trajet en fait intégralement partie.

Qui sait ? Ça pourrait en être le meilleur moment.

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15/10/25 présence anxiété

Nouvelle chaîne ChezFilms

Je fais pour ChezFilms la même chose que pour la Boulengerie :

Une vidéo quotidienne du lundi au vendredi pour donner des conseils aux experts sur mes sujets clés : stratégie narrative, prise de parole et production de contenus.

 

Je devais commencer cette semaine mais je me casse la tête sur le workflow : comment faire des vidéos qui s'adaptent facilement sur toutes les plateformes (Youtube, Instagram, TikTok, Linkedin et le site web).

Ce sera un peu plus sérieux que mes vidéos persos. Mais pas beaucoup plus.

14/10/25 chezfilms social communication

L'ego et le monde

Cette idée-là est peut-être plus difficile à concevoir pour qui n'est pas familier avec le concept de "vide" (emptiness).

Mais j'y pense de plus en plus souvent. Je l'avais trouvée dans le livre Seeing that frees de Robert Burbea.

La voici : ce qu'on appelle l'ego n'est pas une propriété figée d'une personne.

Au long d'une vie, d'une semaine, d'une journée, l'ego se promène sur un spectre : il se manifeste plus fortement ou disparaît presque complètement en fonction des situations.

Qu'est-ce qui régit ces variations ?

Comme toujours : l'attachement.

Quand je veux ou refuse quelque chose, quand je nourris du désir ou de l'aversion pour un objet, l'objet en question et mon ego apparaissent en même temps. Les bouddhistes appellent cela la "coproduction dépendante" (dependent arising).

L'instant d'avant, je peux être dans le flot du présent, passant librement de sensation en sensation en toute légèreté : pas de centre, pas de sujet, pas d'ego. Je flotte.

Puis je m'attache à une pensée. Tout à coup, je veux, je refuse, je rumine. L'ego n'est rien d'autre que cette relation qui vient de se créer entre cette idée de moi (qui était introuvable la seconde précédente) et l'idée de cet objet (qui n'existe pas vraiment).

Loin d'être un défaut, l'ego est donc avant tout une relation.

Une relation entre deux objets qu'on choisit soi-même de créer.

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13/10/25 présence vacuité

Le faites-vous pour vous ?

C'est la question clé et la question piège.

On a l'impression d'agir pour l'autre, pour être gentil, pour rendre service, mais on travaille en secret pour soi, pour son image, pour sa satisfaction personnelle.

Par exemple : je suis souvent suspicieux des gens qui sont trop gentils avec les caissières.

Dire "merci, bonne journée", bien sûr. Mais certaines personnes en font des tonnes : "Merci, très bonne journée, madame. Et surtout, bon courage, hein ! Bon courage." La caissière acquiesce poliment ; elle n'en demandait pas tant. Et j'ai du mal à imaginer que le client, en sortant, ne se dise pas "je suis quelqu'un de formidable. Regardez comment je comprends et soutiens les petits travailleurs."

Ma théorie est que, secrètement, cette personne fait ça pour elle. Pour son estime personnelle.

Et que l'interaction, de par son caractère éminemment artificiel, n'a en rien allégé le fardeau de la caissière.

Je me rends compte que ça m'arrive aussi, bien sûr.

Sous couvert d'être au service, de participer, de renseigner, je mène en réalité des opérations de communication pour prouver que je suis un type bien. Qu'on pense du bien de moi.

Est-ce que j'essaie de comprendre cette personne pour l'aider, ou pour lui montrer que je comprends ? Est-ce que je raconte cette histoire pour la renseigner, ou parce qu'elle me met en valeur ?

Comme d'habitude, l'objectif n'est pas de changer mais de remarquer. Une fois mis en lumière, ces travers s'évanouissent.

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11/10/25 social communication anxiété

La mécanique du succès

Si je devais résumer ce que j'ai compris de plus important au cours des dernières années, je dirais ceci :

1. Pour se démarquer, il faut mettre en place une mécanique.

Réussir une chose, même de façon éclatante, ne suffit pas. C'est la répétition d'une action – même simple – qui apporte la transformation qu'on cherche – à l'intérieur ou dans le monde.

C'est vrai en spiritualité (rien de plus répétitif et simple que méditer), en musique (on appelle même ça "répéter"), dans le travail, dans la communication, les relations, la santé...

La persistance dans une même direction compte plus que l'intelligence, la volonté ou le talent. Mais :

2. Pas de mécanique sans alignement.

La discipline, la volonté, les bonnes résolutions (...) ne suffiront jamais à garder le cap. Quelques jours, quelques mois, peut-être. Mais rapidement, on s'épuise, on craque.

L'unique façon de mettre en place une mécanique à long terme est d'être parfaitement aligné.

Être entièrement soi-même. Faire ce qui est 100% naturel. Suivre aveuglement son instinct en laissant tomber tout le reste.

Sauf que : Très peu de gens savent réellement qui ils sont et ce qu'ils veulent. Leur connaissance d'eux-même est occultée derrière des idées intellectuelles et plusieurs décennies de conditionnement. D'où...

3. Pas d'alignement sans connaissance de soi.

C'est la pierre angulaire de l'édifice : apprendre à se connaître.

Faire le travail intérieur pour déconstruire les préconceptions qu'on entretient sur soi et sur le monde afin d'atteindre sa vérité.

Cette vérité est la véritable source de l'action. Celle qui va durer. Et donc changer les choses.

"Connais-toi toi-même." - Socrate
"Deviens ce que tu es." - Nietzsche

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10/10/25 productivité présence création

Projo Construire : Merci la Setec !

Mon film Construire réalisé pour l'École des Ponts a été projeté à la SETEC hier soir, suivi d'un débat et d'un cocktail.

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Anthony Briant (Directeur des Ponts), Vincent Callebaut (Architecte), Bénédicte Danis et Julien Tanant (organisateurs de la soirée pour Setec), Élise Arnoux (Architecte), Soukaina Sidki (Ingénieure Setec), Stéphany Le Rhun (Ingénieure Setec).

C'était une très bonne soirée. Les problèmes techniques que j'avais relevés pendant la première visite avaient été brillamment corrigés et la qualité de la diffusion était excellente. J'ai rencontré des gens qui partagent les mêmes doutes que moi. Aussi : de très nombreux spectateurs ont apprécié le film, même au deuxième ou troisième visionnage.

C'était ressourçant.

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9/10/25 journal évènement films chezfilms

La stratégie, la stratégie, la stratégie

On peut optimiser les mauvaises choses.

On peut accélérer dans la mauvaise direction.

On peut être débordé par un travail qui ne mène nulle part.

Souvenez-vous : tout le chemin parcouru dans une mauvaise direction devra être refait en sens inverse. Ces efforts n'auront pas seulement été vains, ils vous auront éloigné du but.

Alors ne vous jetez pas tout de suite dans l'action.

Posez-vous. Sentez le sens du vent. La force du courant.

Voyez quel désir vous anime. Quelle direction vous appelle.

Parce qu'une fois en chemin, la facilité ou la pénibilité de chaque pas dépendra entièrement de ce premier élan.

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8/10/25 productivité

Migrul - Quelques photos

Merci à Guillaume Cloux pour ces photos du tournage de Migrul.

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Quand je réalise un film, je me déguise en Spielberg, ça m'inspire. Avec Jean Ratsimbazafy, chef op.
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Marianne Fisch (comédienne), Vincent Robidou (son), Nicolas Boulenger (réalisateur), Léo Grange (comédien) et Mathis Recondu (assistant) dans le tournage à la maison.
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Jean Ratsimbazafy (chef op) et Moi regardons Léo Grange (comédien) et Ahmed (commerçant) dans l'écran.

7/10/25 migrul tournage photo

Nouveau bureau

ChezFilms s'installe dans les locaux de Télé Bocal à Belleville !

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Studio fond vert
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Plateau et bureau.

Très heureux de ce nouvel endroit. D'autant que j'ai aussi changé de pied-à-terre à Paris et que je ne dors pas loin. (Je m'en suis rendu compte ce matin en faisant le trajet à pied et en arrivant beaucoup, beaucoup plus tôt que prévu.)

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6/10/25 journal chezfilms