Trois Règles de Vie pour Changer le Monde

Changer le monde, peut-être pas. Mais déjà, vous arrêterez de me casser les pieds.

1. Plus de "bon appétit" à tout bout de champ

À table, avec votre famille, avec vos amis : éclatez-vous.

Même si le manuel de Nadine de Rothschild dit que ça ne se fait pas (quelle est la prochaine étape : "bonne graille ?" faisait remarquer un convive), ça fait partie de la culture française, de votre liberté d'expression et sinon, comment briser la glace avec tous ces gens auxquels on a rien à dire ?

En revanche, quand vous voyez, assis sur un banc public ou à une terrasse, quelqu'un que vous ne connaissez ni d'Ève ni d'Adam, que vous ne recroiserez jamais de votre vie, et qui est en train prendre la première bouchée de son sandwich en lisant le journal... Pourquoi l'emmerder ?

C'est vrai : c'est toujours agréable de connecter avec un autre être humain.

Mais à part l'obliger à avaler de travers pour répondre un "merci" sans conviction et disparaître à jamais de sa vie, qu'avez-vous accompli ? Qu'avez-vous tiré de cette interaction ? Pourquoi cet entrain dans la voix et ce petit sourire satisfait en repartant rue d'Amsterdam ? (Les intéressés se reconnaîtront.)

2. Plus de croissant inutile

Si vous êtes serveur et que je vous demande un café, inutile de me proposer "Et vous ne voulez pas un petit croissant avec ça ?".

Non. Je ne veux rien. Remballe ta camelote.

Si j'avais voulu quelque chose, j'aurais prononcé les mots correspondants. J'aurais articulé "avec un croissant" ou j'aurais demandé "une formule petit déjeuner". Je n'ai besoin d'aucune assistance dans l'appréciation de mes désirs ni la formulation de mes envies.

Alors je sais : c'est probablement votre patron qui l'exige. Mais laissez-moi partager un secret avec vous : rien ne vous oblige à suivre des ordres débiles quand votre patron ne se tient pas juste derrière vous. Et je refuse de croire qu'il se repasse les enregistrements de surveillance en lisant sur vos lèvres pour vérifier que vous suggérez les bonnes pâtisseries. (Si c'est le cas, foutez le camp.)

C'est quoi la prochaine étape ? Commander un verre d'eau pour entendre le serveur vous glisser à l'oreille "vous n'iriez pas faire un petit pipi avant ?". Au moins, je trouverais ça drôle.

3. Commencez maintenant

Terminons sur du positif.

Qu'il s'agisse de méditation, d'exercice physique ou de recherche d'un sens à votre vie, commencez maintenant. Mettez-vous y aujourd'hui. Tout de suite. Ne finissez même pas ce paragraphe. Allez-y.

Surtout, n'attendez pas "d'avoir fini tel projet" ou "d'être dans de meilleures dispositions". 

Il y a deux raisons de ne pas attendre :

  1. Sans équilibre, votre projet va sûrement dans la mauvaise direction et son accomplissement ne fera que vous enfoncer davantage. Quant aux meilleures dispositions, elles ne viendront que si vous faites ce qu'il faut. Commencez.
  2. Si vous repoussez ce qui améliore votre vie à plus tard, "quand vous aurez le temps", vos bonnes résolutions disparaîtront en même temps que votre temps libre. Or, c'est là que vous en avez le plus besoin.

Par exemple : je médite et j'écris mon journal chaque matin. Parfois, je saute un jour ou deux – ça arrive. Mais jamais – ô grand jamais ! – quand j'ai une journée importante ou chargée. Au contraire : c'est là que ça compte et que j'ai besoin de toute mon énergie mentale.

Les lendemains de cuite où je mange du gras en regardant Netflix, c'est moins grave.

Sites web, Wordpress, Drupal : Comment Faire aussi Mal que Moi

Un mot rapide sur comment je fais mes sites internet parce que ma méthode est :

  • Extrêmement lente,
  • Très fastidieuse,
  • Pas du tout sécurisée,
  • Impossible à partager / mettre à l'échelle,
  • Une énorme perte de temps dans ma vie.

Si vous voulez faire la même chose, voici comment.

À la préhistoire, je faisais des sites statiques en HTML / CSS. Et c'était drôle. J'avais appris le html au cours d'un stage dans une boîte internet et je prenais beaucoup de plaisir à faire des sites psychédéliques où tout bougeait grâce à des gifs (maintenant je prononce "jguif" pour mettre tout le monde d'accord) soigneusement placés.

J'aurais dû m'arrêter là.

Puis je me suis mis à Wordpress. Et soyons clair : c'est très bien, Wordpress. Un environnement très mature, une base de code solide, une communauté très active autour d'un schéma open source avec des possibilités payantes pour ceux qui veulent. Quelque soit votre business, dans 90% des cas, Wordpress est une bonne solution.

J'aurais dû m'arrêter là.

Mais quand est venu le moment de faire un site web pour ma société ChezFilms, je voulais davantage de contrôle. Sur l'esthétique, les catégories, la navigation. J'ai commencé par un site statique en html : simple, sobre, rapide. Les infos importantes sur la société, des films de démonstration, une adresse email et puis c'est marre.

Et c'est là que j'ai déconné. J'ai mis le doigt dans l'engrenage.

Je me suis dit : "si je créais quand même une toute petite base de données pour rentrer mes films" ? Après tout, avec plus de 60 films à mon actif, ça avait du sens de pouvoir naviguer les projets par client, par métier, par genre, etc. J'ai donc relié mon site à cette base en php.

Mais pour remplir cette base et la mettre à jour, il fallait bien une console d'administration. Donc j'ai programmé ça, toujours en php : une façon rapide et adaptée de rentrer les films, les équipes, les projets. La version 1 ne concernait que les films. Pour la version 2, j'ai étendu aux autres types de posts : photos, articles, vidéos, etc.

Et avant que je m'en rende compte, j'avais programmé un nouveau Wordpress.

En beaucoup, beaucoup, beaucoup moins bien, évidemment. Mais – je dois l'admettre – très adapté à mes besoins. De sorte que si vous allez sur ChezFilms, c'est encore mon code qui fait tourner le site. (La seule librairie externe que j'utilise est twig.) La console permet aussi de gérer factures et devis.

Puis... J'en ai eu marre. Depuis le début de l'année, comme vous le savez, je mène une approche davantage centrée sur le contenu que le contenant.

J'ai donc tout repris à zéro en utilisant Drupal.

C'est un framework qui permet de construire un site de A à Z mais plus en profondeur que Wordpress. L'architecture est extrêmement modulable de sorte qu'on peut faire ce qu'on veut avec un minimum de code. Et il existe des templates tout faits. C'est avec ça que j'ai créé cette version de la Boulengerie et que je vais créer la prochaine version de ChezFilms.

Et après, c'est promis : on s'arrêtera là.

Statistiques de la Matinée

Distance marchée ce matin : 8.9km

Nombre d'enfants déposés à la crèche : 1

Envie de travailler : 0

Écrits dans le journal : 1231 mots (7287 caractères)

Argent dépensé en cafés boissons : 11,40€

Nombre de rendez-vous très importants cet après-midi : 2

Nombre de rendez-vous reportés sans date : 1

Nombre de rendez-vous repoussés d'une heure : 1

Nombre de fois où je me suis dit que dans la vie il faut vraiment rien prévoir enfin on peut prévoir mais le plus important est d'être capable de danser avec le chaos quand rien ne se passe comme prévu : 2

Nombre de femmes croisées en train de sangloter devant le Bataclan : 1

Nombre de fois où avoir lu le nom d'une actrice que je connais vaguement sur l'affiche d'une pièce à succès m'a fait réfléchir sur l'importance de faire grandir son réseau pour réussir à tel point que j'ai lu l'article wikipedia sur la théorie des graphes pour réfléchir plus profondément aux connexions qui nous lient et imaginer comment on pourrait automatiser le process de trouver des gens qui nous correspondent : 1

Nombre de fois où j'ai eu l'impression de perdre mon temps et de ne pas faire ce que je devrais être en train de faire : 4

Nombre de fois où je me suis dit "tant pis, je fais ce que je fais, arrête de juger" : 3

Nombre de fois où ça a aidé : 2

Nombre de coups de fil reçus pendant la rédaction de ce poste : 1

Nombre de rendez-vous reportés sans date qui ont maintenant une date : 1

Succès de cette matinée sur une échelle de 1 à 10 : 10, les doigts dans le nez.

Mon Nouveau Graphiste est une I.A. (Comme tout le monde)

Ceux qui ont l'oeil auront remarqué qu'une grande partie de mes posts ici sont illustrés par des images générées par une intelligence artificielle, en l'occurence Midjourney.

Pour chaque entrée, je compose une courte phrase en anglais pour décrire ce que je souhaite, souvent assortie des termes "vector illustration" pour un style plutôt dessin ou au contraire "photo-réaliste" pour un résultat photographique. Et le programme me fait quatre propositions à couper le souffle que je peux transformer ou agrandir. Le tout pour 8 euros par mois.

Voici par exemple les quatre résultats proposés pour "Boulenger tournant des films avec une caméra et une baguette" :

4 propositions Midjourney pour la Boulengerie

Ce qui ne veut pas dire que les graphistes sont devenus inutiles – pas du tout ! Ils peuvent encore apporter le café ou faire la courte échelle pour attraper les objets un peu hauts.

Je plaisante (smiley sourire gêné).

Si les images générées par I.A. sont toujours de qualité surprenante, il est encore très difficile d'avoir un véritable contrôle sur le résultat. La machine fait un peu ce qu'elle veut. Sans parler des membres surnuméraires et autres aberrations graphiques qu'on ne manque pas de remarquer au deuxième coup d'oeil. Les illustrateurs malins vont donc faire de ces outils leurs alliés en composant les bonnes requêtes en amont et en effectuant les bonnes corrections en aval afin de créer des oeuvres plus riches, plus vite. Enfin, on espère.

Mais oui : ces métiers vont changer. Et ils ne sont pas les seuls. Parlez-en à GPT3.

Éveil du Dimanche Soir

Rien posté du weekend et beaucoup de travail alors j'ai cherché parmi mes impros vidéos de l'année dernière une que je pourrais reposter vite fait bien fait. J'ai été heureusement surpris de voir que l'une des plus vues était aussi l'une des plus spontanées.

Encore un truc de beatnik :

Un jour, il faudra que je fasse un vrai bilan de cette année d'impro. Et que je change ma gueule sur la couverture de cette vidéo.

Sous Son Œil

Il est certains regards qu'on a intériorisés.

Celui d'un parent, d'un professeur, d'un ami, d'une idole. Quelqu'un qui a eu de l'importance à un moment et qui est devenu un filtre invisible et permanent dans notre façon de voir le monde.

Sans s'en rendre compte, on réagit pour cette personne.

On imagine inconsciemment ce qu'elle trouverait admirable, ridicule, bienvenu, inapproprié. On fait semblant d'apprécier, de détester, de s'amuser, d'être offensé. On agit contre son instinct pour obtenir l'approbation de quelqu'un qui n'est pas là.

On en vient à vouloir contrôler ses pensées. À justifier les fulgurances qui ne vont pas dans le bon sens. Celles qui ne plairaient pas.

Parfois, plusieurs regards se fondent en une masse indistincte qui n'a plus de nom. Une présence multiforme qui juge et qui devient une partie de nous. Voilà le danger : quand la genèse du regard disparaît et qu'il ne reste plus qu'un jugement permanent dont on ignore l'origine. On cherche à marquer des points dans un jeu sans adversaire qu'on ne peut pas gagner.

Le premier remède est de s'en rendre compte. Reconnaître ces moments où le surmoi nie l'instinct, où le cœur dit une chose à laquelle le cerveau s'oppose par réflexe. Comme si l'élan lui-même était tabou. D'où vient ce jugement ? Y a-t-il une présence derrière tout ça ?

Ensuite, se souvenir que ces regards sont des constructions intérieures qui n'ont plus aucun lien avec les personnes qui en étaient la cause. Des jugements qu'on entretient entre soi et soi, sans ancrage dans la réalité, et dont on peut choisir de se débarrasser sans demander la permission.

En Parlant de Technologie...

Comme beaucoup de créateurs que je suis sur Youtube et ailleurs, exurb1a est anglophone. Mais j'ai trouvé cette vidéo particulièrement bien traduite (cliquez sur la petite roue paramètres > sous-titres > français) :

Et si l'anglais n'est pas un problème pour vous, je vous conseille cette vidéo sur Mars absolument hilarante (sans sous-titres) et ce conte philosophique très poétique (pas trop mal traduit : sous-titres > sous-titres automatiques > français).

C'est un nouveau genre qui me plaît : un mélange d'histoires et d'essais qui se distinguent avant tout par la qualité de l'écriture, les images n'étant qu'un soutien au discours. Je trouve ça libérateur et j'ai envie d'essayer bientôt.

Pourquoi la Technologie Me Met de Mauvaise Humeur

Oui, c'est un lieu commun, mais dont j'ai pris conscience récemment à titre très personnel.

J'ai réalisé dernièrement que j'étais davantage prompt à m'énerver après de longues périodes de travail sur ordinateur. À cause des bugs ? Pas du tout. Parce qu'après une interaction prolongée avec un esclave numérique qui répond au moindre clic, qui exécute mes ordres sans discuter, sans juger, sans se fatiguer et qui, en outre, brille par sa rapidité, son harmonie visuelle et sa disponibilité sans faille, je suis beaucoup moins enclin, quand je retourne parmi les vivants, à supporter la lenteur, l'incompétence et la mauvaise foi du monde.

Songez-y : à l'époque où nos ancêtres ne se souciaient que de la terre et des saisons, rien dans leur quotidien – rien ! – ne répondait au doigt et à l'œil. Tout dépendait de la force humaine, animale ou naturelle. L'instantané n'existait pas.

Ma théorie est donc la suivante : le jour où on a inventé l'interrupteur, l'humanité a perdu un peu de son calme

NB: Je réalise que l’informatique énerve aussi ma mère mais pour la raisons exactement inverse : l’absence totale de contrôle sur ce qui se passe à l’écran. À chaque fois que je la vois intéragir avec un ordinateur, ça me rappelle ce mème

Sur Microsoft word.

Bouge une image de 1 mm sur la gauche.

Tout le texte et les images se décalent. 

Quatre nouvelles pages apparaissent.

Au loin, des sirènes.