Oui, c'est un lieu commun, mais dont j'ai pris conscience récemment à titre très personnel.

J'ai réalisé dernièrement que j'étais davantage prompt à m'énerver après de longues périodes de travail sur ordinateur. À cause des bugs ? Pas du tout. Parce qu'après une interaction prolongée avec un esclave numérique qui répond au moindre clic, qui exécute mes ordres sans discuter, sans juger, sans se fatiguer et qui, en outre, brille par sa rapidité, son harmonie visuelle et sa disponibilité sans faille, je suis beaucoup moins enclin, quand je retourne parmi les vivants, à supporter la lenteur, l'incompétence et la mauvaise foi du monde.

Songez-y : à l'époque où nos ancêtres ne se souciaient que de la terre et des saisons, rien dans leur quotidien – rien ! – ne répondait au doigt et à l'œil. Tout dépendait de la force humaine, animale ou naturelle. L'instantané n'existait pas.

Ma théorie est donc la suivante : le jour où on a inventé l'interrupteur, l'humanité a perdu un peu de son calme

NB: Je réalise que l’informatique énerve aussi ma mère mais pour la raisons exactement inverse : l’absence totale de contrôle sur ce qui se passe à l’écran. À chaque fois que je la vois intéragir avec un ordinateur, ça me rappelle ce mème

Sur Microsoft word.

Bouge une image de 1 mm sur la gauche.

Tout le texte et les images se décalent. 

Quatre nouvelles pages apparaissent.

Au loin, des sirènes.

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Le dieu de la colère numérique