Description

Ma vie, mon œuvre, mon nombril.

Test Studio pour le Film des Ponts

Journée de mise en place pour un projet que je produis et réalise avec ChezFilms pour les Ponts et Chaussées. Aujourd'hui : test grandeur nature dans le studio avant le tournage des interviews qui débute la semaine prochaine.

Film des ponts test interview studio
Chloë (gauche) sert de doublure lumière pendant que Paul (droite) fait son chef op.

Projet commencé en novembre qui durera jusqu'à l'été. J'en reparlerai.

Pourquoi l'Ascèse Rend Heureux : Mon Expérience Stoïcienne

Je m'étais laissé un peu aller alors ce week-end, j'avais prévu de reprendre les choses en main.

Zéro sucre : fini les pâtisseries, les gâteaux et le chocolat noir. Zéro alcool : on ne passe pas au Pub – ou alors pour un Perrier. Deux vraies sessions de méditation par jour : c'est vrai qu'à Paris, entre mon fils et les rendez-vous, je fais souvent ça trop vite – on s'y remet.

Puisqu'on y est : plus de portable. Je ne suis plus sur Facebook et compagnie mais je passe des heures sur Reddit et Youtube. On désinstalle ! (Quitte à réinstaller plus tard...)

Et pourquoi s'arrêter là ? J'ai poussé le vice jusqu'à faire l'expérience suivante :

Pendant quarante-huit heures, quand j'avais envie de faire quelque chose qui n'était pas nécessaire... Et bien NON ! Je ne le faisais pas. Le but n'était pas de me priver ou de souffrir inutilement mais d'étudier ma réponse à la frustration, de voir comment mon cerveau réagit sous pression, d'observer les pensées et les émotions suscitées par la rupture de mes habitudes.

J'ai appelé ça mon expérience stoïcienne.

Récemment, je m'étais interrogé sur le rôle de l'effort, de l'inconfort et de la discipline. Notamment, en écoutant le podcast de Chris Williamson avec David Goggins sur comment dépasser ses limites, en relisant Marc Aurèle et ses potes stoïciens, en repensant à certains enseignements du Bouddha sur la nature de l'expérience, en réécoutant la présentation de Joseph Goldstein sur la fin des passions, mais aussi, simplement, en prenant exemple sur des personnalités que j'admire qui semblent gérer l'effort différemment.

Aussi : grâce au contre-exemple de proches que je vois sombrer sous le poids de leurs addictions.

La théorie est la suivante : puisque personne n'échappe à la souffrance et à l'inconfort, il faut apprendre à vivre avec. Mieux : en faire des alliés. On ne contrôle pas les circonstances extérieures, c'est vrai, mais on peut contrôler notre relation à ces circonstances. Là existent une marge de progression et un terrain d'expérimentation.

Premier constat du weekend : c'est dur. Mais bref.

L'instant où on se refuse le gâteau, le session youtube sur le canap' ou la p'tite bière de fin de journée, cet instant-là est extrêmement difficile à traverser. Tout, à l'intérieur de soi, hurle : "Mais pourquoi ?! On a toujours fait comme ça !".  Le poids des habitude pèse et le corps se rebelle : la sensation de faim se fait plus aiguë, ou la fatigue, ou l'envie de boire. Il faut faire un effort qui semble démesuré face à la taille réelle de l'obstacle.

Et une minute plus tard... plus rien.

L'inconfort et la difficulté ont disparu aussi vite qu'ils étaient venus. Pas de trace, pas de séquelle. On ne se sent ni mieux ni moins bien, comme si l'obstacle n'avait jamais existé.

Puis, à mesure qu'on laisse passer chaque nouvelle envie, ça devient de plus en plus facile – toute catégorie confondue. On finit par moins vouloir, être moins attaché à la satisfaction de son désir. Sans objectif à atteindre dans le futur, on devient plus disponible pour le présent : on reçoit ce qui est plutôt que sans cesse comparer avec ce qui devrait être.

Conséquence : on réalise que, tout le reste du temps, on agit sur la base de pulsions très éphémères qui n'ont aucune conséquence sur le bonheur à long terme. Pire : satisfaire une envie renforce le mécanisme du "je veux / j'obtiens" qui rend plus difficile de résister au prochain assaut. Lâcher prise se travaille comme un muscle.

Deuxième constat : on se trouve dans des situations inédites.

Quand je m'interdis de m'effondrer sur le canapé pour une nouvelle session youtube, pendant un moment, je me trouve un peu con. Qu'est-ce que je fais à la place ? Si je ne m'allonge pas, je reste debout ? Je m'assois ? Mais... où ? À mon bureau ? Sur cette chaise dans le coin qui ne sert jamais ? Mais... POUR QUOI FAIRE ?

Une habitude, c'est l'autorisation qu'on se donne de s'abandonner corps et âme à une activité familière qui ne pose aucune question. Dès qu'on rompt le traintrain, plus rien ne va de soi et les questions reviennent. Tout devient nouveau et mystérieux. Et si je jouais du xylophone ? Si je nettoyais les carreaux ? Rappelez-moi : qu'est-ce qu'on faisait pour se distraire avant les portables ?

Parce que soyons honnête : une session youtube, c'est une demi-heure minimum – et il y en a plusieurs dans la journée. La bière, c'est souvent deux bières, et ça implique un trajet, des potes et du blabla. Quand au sucre, c'est comme la bouffe en général : c'est tout un rituel qui nécessite de faire des courses, de cuisinier, de manger, de faire la vaisselle, etc. Souvent avec la radio ou la télé.

Donc c'est mathématique : quand on arrête tout ça, on a du temps en plus.

Des heures, littéralement.

C'est pourquoi ce weekend, sans vraiment m'en rendre compte, je me suis remis à dessiner, j'ai refait de la musique sur mon Pocket Operator, j'ai visité une maison de retraite et un cimetière, j'ai lu beaucoup plus que d'habitude, et mon journal est rempli de fulgurances sur le sens de la vie et la nature de l'existence.

Je recommande.

Début de Roman

J'ai mené ces deux derniers jours une "expérience stoïcienne" – je vous raconterai – qui m'a mené en soirée au cimetière de Trouville où je n'étais encore jamais allé et qui, contrairement à ce qu'indiquait le panneau, était encore ouvert. Ou mal fermé.

J'en ai fait le tour. Plus grand que j'imaginais (les Trouvillais ne font rien qu'à mourir) et très paisible.

cimetière trouville soir
Le cimetière de Trouville le soir, tranquillou.

Et comme, à l'allée, c'était aussi la première fois que je traversais la résidence de retraités, ça m'a inspiré, au retour, ces lignes qui pourraient faire un début de roman :

Le cimetière est là-haut, au bord de la ville.

La maison de retraite est à côté du cimetière.

La quartier pauvre longe la maison de retraite.

L'école publique est au milieu du quartier pauvre.

M. Grandpierre est directeur de l'école publique.

Et ce matin-là, le nouveau maire est venu voir M. Grandpierre.

Je vous laisse écrire la suite, j'ai autre chose à foutre. Bisou.

Formons un Groupe !

Chanson du moment. Je l'aime parce qu'elle n'a pas vraiment de refrain, les paroles sont nostalgiques et elle finit en apothéose. C'est pas tout jeune – 2007 – mais je l'ai découverte récemment à la suite de This is the life que j'ai toujours appréciée.

Let's Start a Band, d'Amy Macdonald

Le thème commun des deux morceaux, c'est... comment dire ? Une mythologie associée à la musique et à l'adolescence. Les groupes, les soirées, les fêtes, les festivals... Quand on est jeune, ce n'est pas simplement la culture ou une étape de la vie. : c'est un monde. C'est le monde. (This is the life!)

Photos de Mon Ancêtre

En fouillant dans le grenier, j'ai retrouvé ces portraits de mon ancêtre Algar Ebenezer Boulengeman, trappeur dans les grandes plaines du Canada :

Nicolas Boulenger Ancêtre Collodion
Algar a tué deux ours aujourd'hui. Petite journée.

Incidemment (et sans aucun lien), j'ai aussi aussi fait des photos sur verre ("au collodion") sur la plage de Trouville cet après-midi mais ça n'a rien donné alors je ne vous les montre pas.

Photos sur verre au collodion sur la plage de Trouville
Thomas fait des photos au collodion sur la plage de Trouville.

Suivez les aventures de Thomas le photographe sur sa page instagram (mais c'est privé et vous n'êtes probablement pas assez cool pour entrer).

Général vs Présidente

En montage son de l'épisode 3 de Panique dans l'Espace, ma websérie existentielle du futur. J'en ai pas encore parlé ici mais ça va venir : le montage et les décors 3D sont terminés jusqu'à l'épisode 10. Je fais l'assemblage final quand j'ai une heure par-ci par-là.

Nicolas Boulenger Général Éral
Général Éral (moi) un lendemain de cuite.
Lalao Van Pham Xua en Présidente de l'Union
Lalao Phan Vax Xua en présidente de l'Union.

Le slogan : "Le futur est à chier. Mais où aller d'autre ?"

Ambiance du Weekend

On dirait que les fois où je n'ai pas le temps, je pourrais aussi poster des photos des derniers jours même si elles n'ont pas un intérêt démesuré. Trouville, comme d'hab.

Band et front de mer trouville
Banc et front de mer
Planches et soleil
Le soleil au bout des Planches
Restau le soir
Ambiance brasserie

Ça me rappelle cette citation que je ressors souvent aux jeunes créateurs pour les libérer de l'angoisse quand ils se lancent (pas sûr que ça les aide mais moi ça me rassure) :

"Vos 10 000 premières photos sont vos pires photos."
– Henri Cartier-Bresson

Tournage UNESCO Campus

Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas travaillé avec l'UNESCO. Hier Campus XXL avec 600 élèves venus voir une avant-première du film Les Gardiennes de la Planète, de Jean-Albert Lièvre, avec l'équipe du film, Jean Dujardin et des experts de l'Océan.

Tournage Campus UNESCO projection
Projection de "Les Gardiennes de la Planète" à l'UNESCO
Tournage UNESCO Campus Hall
Micro trottoir dans le Hall de l'UNESCO

Tournage de la journée avec ChezFilms et Caroline Le Hello en chef opératrice tout terrain.

Lumière du Dimanche Soir

Fin du weekend. J'ai un peu de rab, je repars à Paris demain matin.

Trouville-sur-mer dimanche soir
Quai de Trouville-sur-mer

En plus de l'administration pour ChezFilms, j'ai enfin trouvé la fin de "The Stagemaster", le long métrage en anglais que j'ai fini d'écrire... il y a si longtemps. Au moins cinq ans. J'ai trouvé la fin idoine : celle qui tombe sous le sens et éclaire les personnages d'une lumière neuve, belle et cohérente. De sorte que maintenant, je ne peux pas m'empêcher de répéter "ça ne pouvait pas finir autrement". 

J'ai aussi avancé sur un nouveau projet de moyen métrage qui m'excite beaucoup. Dès que je me ballade dans la rue, je m'y replonge et les scènes viennent toutes seules. À aucun moment je n'ai besoin de réfléchir – ce qui est le principal ennemi des scénaristes, si vous connaissez mes opinions sur le sujet.

J'ai aussi avancé sur "Quand le Gondolier Meurt", mon roman. J'en suis au dernier chapitre et ça progresse de plus en plus lentement à mesure que j'arrive au bout.

Pourquoi Faire Vite ?

Je passe tellement de temps à écrire sur ordinateur (roman, scénario, journal, email, etc.) que j'ai récemment commencé à m'entraîner à taper au clavier. Chaque mot-par-minute gagné me sera repayé au centuple – voilà mon plan diabolique.

Au cours d'une de ces sessions dactylographiques, je me suis rendu compte du phénomène suivant : j'obtiens de bien meilleurs scores quand je n'essaie pas d'aller vite. 

Plus exactement : quand je me concentre uniquement sur la précision (faire zéro faute en allant aussi lentement que nécessaire), je deviens à la fois plus rapide (en nombre de mots par minute) et plus précis (en nombre d'erreurs par phrase). Autrement dit : je tape plus vite quand je pends mon temps. 

D'où ma question : dans combien de domaines suis-je inefficient (ou tout simplement mauvais) parce que j'essaye d'aller trop vite ?

D'ailleurs, pourquoi aller vite ?

Il semble qu'on n'y puisse rien : c'est un réflexe conditionné. Dès qu'on maîtrise les bases d'une activité, l'étape suivante est de vouloir augmenter la cadence. Trouver la technique, l'astuce, le gadget qui permettra d'aller plus vite pour améliorer le rendement. Ne surtout pas perdre son temps.

On voit ça partout. À l'école, les meilleurs élèves sont ceux qui brillent en temps limité. En sport, la médaille est attribuée au plus véloce. Au travail, le premier arrivé remporte le marché ou la promotion. C'est tellement entré dans les moeurs qu'on n'y pense même plus.

Mais récemment, j'organise la resistance.

En y réfléchissant un peu, on réalise qu'il existe de nombreuses activité où la vitesse n'est pas aussi nécessaire qu'on imagine. Grosso modo, à moins d'être urgentiste, pompier ou sprinter, on a pris l'habitude d'aller trop vite en tout.

Donc la prochaine fois que travaillerez, que vous marcherez ou que vous ferez le ménage, posez-vous cette question magique : "Pourrais-je faire cette activité beaucoup, beaucoup plus lentement ?".

Cette façon de voir les choses a transformé mon quotidien.

L'idée que je pourrais accomplir une tâche "à mon rythme" sans considération de vitesse ou d'efficacité me rend toute activité beaucoup plus sympathique. Je procrastine moins. Je suis moins anxieux dans le travail. Je considère sans appréhension des actions que je n'aurais jamais songé entreprendre auparavant. Et quand je remarque un stress latent, je peux souvent le relier à une pression de rendement sous-jacente.

Mais surtout, cette philosophie a un autre avantage auquel je ne m'attendais pas : ralentir m'a rendu beaucoup, beaucoup plus rapide en tout.

* Pour ceux que ça intéresse, ma routine pour taper au clavier : je commence par keybr où mon objectif est de faire un zéro faute avec majuscule et ponctuation activées. Une fois réussi, je passe à monkeytype où je dois avoir plus de 96% de précision (français 2K avec majuscules et guillemets). Enfin, 10fastfingers pour aller le plus vite possible toujours en restant au-dessus des 96%.