Huberman est un neuroscientifique américain dont le podcast est devenu extrêmement célèbre aux États-Unis. Il donne des conseils de bien être et de productivité basés sur le fonctionnement du cerveau.
Je l’écoute de temps en temps, sur la route.
Aujourd’hui, il recevait Jocko Willink (jamais entendu parler) : un ancien officier des Navy Seals devenu auteur et consultant. Ils ont parlé motivation, discipline, comment atteindre son potentiel, dépasser ses limites, etc.
C’était très intéressant. Quelques idées fortes que j’en ai tiré :
Ne pas se reposer sur la motivation. Jocko Willink, qui se lève tous les jours à quatre heures du matin pour faire de l’exercice (parfois cinq à six heures si on compte le jiu jitsu brésilien) explique que la motivation est une mauvaise base pour agir. Il dit à peu près (je résume et je paraphrase) :
La motivation, ça va, ça vient. Le bonheur, ça va, ça vient. Si on attend ça pour agir, on risque de ne rien faire.
Il continue : « Le matin, je ne réfléchis pas. Je ne pèse pas le pour et le contre. Je fais ce qui est prévu. La discipline est plus importante que l’envie. »
Évidemment, me direz-vous, c'est un militaire.
Mais ça fait aussi écho à ce que dit Rob Burbea (pas du tout un militaire) sur l’impermanence dans Seing That Frees que je lis en ce moment. Si vous observez vos sensations à chaque instant, dit-il, vous réalisez qu’elles se transforment sans arrêt indépendamment des circonstances. On passe de la joie à la tristesse, de la confiance à l’angoisse, sans que personne – ni soi, ni les autres, ni la situation – n'en soit nécessairement responsable. C’est la nature des choses. (Même s'il est toujours plus facile d'accuser le monde extérieur.)
Jocko Willink prend l’exemple de la marche chargée (sac à dos plein) dans le désert. Les 20 premières minutes – quelque soit l’entraînement, l’habitude, la forme physique – sont toujours difficiles. On passe un mauvais moment. Mais après un certain seuil, ça devient mécanique et on peut continuer des heures. D’où l’importance de ne pas se reposer uniquement sur la perception immédiate.
L’énergie est la source de l’action. Mais pas l’énergie calorique, précise Huberman. Il parle de l'énergie mentale liée à l’équilibre des différentes hormones et neurotransmetteurs dans le système. Or cet équilibre dépend avant tout de l'activité – sommeil, exercice, rythme, etc – que de ce qu'on ingère (calories). Ce qui implique le paradoxe suivant :
Faire de l’exercice, même intense, donne de l’énergie.
Cette idée qu’on dépense durant l’exercice l’énergie qu’on accumule quand on mange est trompeuse. Elle est vraie au niveau calorique, mais la fatigue, l’inattention et la difficulté à se concentrer sont rarement dues à un manque d’énergie calorique. (« Faites au moins un bon repas toutes les 24 heures et ça ira » dit Huberman). Elles sont dues à un manque d’énergie mentale qui, elle, peut au contraire bénéficier d’être à jeun, de faire de l’exercice intense, d’avoir des horaires de sommeil et de repos réguliers, etc.
J’étais tellement convaincu par leur argumentaire qu’en rentrant chez moi, j’ai ressorti mon vélo, gonflé les pneus, et je suis parti en balade. Puis je l’ai remis à la cave parce que faut pas exagérer.