Tenir un journal se résume pour moi à une unique activité : décrire l'obstacle.

Qu'est-ce qui me bloque maintenant ? Qu'est-ce qui m'empêche d'être libre, heureux et créatif tout de suite ? Quelle embûche dissimulée entrave le prochain pas ?

Deux aspects essentiels :

D'abord, il s'agit uniquement de décrire. Pas de trouver une solution. Ni de chercher à s'amender. Je déterre l'obstacle et l'observe sous toutes les coutures ; je cherche ses ramifications en moi ; je me demande pourquoi il me gêne maintenant et de telle façon. Et puis c'est tout. Une fois le problème mis en lumière, je laisse d'autres forces intérieures se charger de le résoudre.

Ensuite, il s'agit d'un obstacle immédiat. Quelque chose qui m'empêche d'avancer tout de suite. Je ne cherche pas à régler la situation pour toujours. En cela, l'effort n'est ni théorique ni intellectuel, je m'occupe exclusivement de ce qui est devant moi, partant du principe que les difficultés suivantes seront gérées de la même façon : dans le présent, quand elles surviendront – si elles surviennent. On s'occupera du futur quand il sera là.

Pour cette raison, le journal fait partie de ma routine quotidienne depuis bientôt 3 ans et constitue un exercice essentiel pour rester en présence.

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Cher Journal