Moins des résolutions que des grands principes que j’explore depuis quelques années :

  1. Gagner en clarté 
    Sans clarté, chaque décision, petite comme grande, est tributaire de nos peurs irrationnelles, de nos angoisses inconscientes et finit par nous mener dans la mauvaise direction. La clarté est la première chose qu'on devrait rechercher. Avant le travail. Avant l'amour. Avant de se brosser les dents le matin. Mais voilà : pour se rendre compte de son importance, il faut déjà en avoir un peu. C'est le paradoxe. À moins de... 
     
  2. Vouloir progresser
    Ça paraît simple, presque enfantin, mais ça marche. Appelez-ça comme vous voulez : la foi, la grâce, la résilience. Si on cherche réellement à grandir, à gagner en sagesse, à devenir une meilleure personne, on trouve un chemin. Même si ce chemin n'est pas visible pour l'instant ou – plus difficile – si ce n'est pas celui qu'on avait prévu au départ. Mais il faut le vouloir vraiment. Genre : vraiment vraiment. Alors aucun paradoxe, aucune excuse, aucun obstacle ne tient. C'est la véritable foi.
     
  3. "Où ?" avant "Comment ?" 
    "Comment ?" est la question qui obsède tout le monde. "Comment faire ceci ? Comment arriver là ?" Au point qu'au final, on ne va pas là où on veut, mais là où on sait aller. On se laisse guider par les "comment ?" appris à l'école, au travail, à la télé au lieu de poser la seule question qui compte: "Où ?". "Où veut-on aller ? Et pourquoi ?". La mauvaise direction, même quand on y va très vite ou très efficacement, reste la mauvaise direction.
     
  4. La direction avant la position 
    Là où on se trouve n'est pas important. Au fond du trou, en haut de la montagne, au milieu de la pente : c'est provisoire. Ce qui compte, c'est la direction (le taux d'accroissement, diraient les ingénieurs) : est-on en train de monter ou de descendre ? En train de grandir ou de chuter ? En transformant sa pente intérieure de quelques degrés, on change à la fois la personne et la destination. Ce n'est pas forcément visible immédiatement mais, à terme, c’est ce qui fait la différence.
     
  5. La solution est toujours à l'intérieur 
    Les problèmes qu'on a sont une fonction de qui on est. Si un génie faisait disparaître tous nos problèmes cette nuit en claquant des doigts, on serait content une journée puis, en moins d'une semaine, on se refabriquerait les mêmes – ou des similaires. Donc inutile blâmer les circonstances extérieures : elles n'y sont pour rien. Chercher les causes intérieures qui sont la source. La fameuse pente interne qui nous pousse vers le haut ou vers le bas. 
     
  6. Les problèmes avant les solutions 
    En entreprise, nous dit-on, il ne faut jamais signaler à son patron un problème sans présenter en même temps une solution. Dans la vie, c'est une bêtise. Repérer les problèmes est la première étape vers une résolution. On appelle ça la clarté. Une fois l'obstacle repéré, des mécanismes se mettront en place pour le franchir. C'est le déni qui donne longue vie aux difficultés. 
     
  7. Apprendre à se connaître 
    Puisqu'on n'en reçoit pas à la naissance, il est urgent d'investir dans la rédaction de son propre mode d'emploi. S'observer. Pratiquer l'introspection. Comment naît la colère ? La jalousie ? La peur ? Quelles raisons profondes motivent nos actions ? Quelle peurs irrationnelles contrôlent nos pulsions ? Identifier les mécaniques intérieures permet de s'en libérer et donc, à terme, d'être davantage délibéré en chaque chose.
     
  8. Se méfier des pensées 
    Rien de ce qui est vraiment important n'est intellectuel. Réfléchir peut être ludique, social, productif mais les piliers d'une vie ne peuvent pas reposer sur un raisonnement logique. Notre cerveau invente les problèmes quand il n'en trouve pas. Par nature, la pensée n'est jamais en paix. Il faut laisser tourner cette machine sans trop s'en soucier et chercher l'équilibre ailleurs. En cela, la pensée est un peu comme la télévision : elle ne devient nocive que lorsqu'on croit qu’elle dit la vérité.
     
  9. Se méfier des chiffres 
    Les chiffres, pareil : ils ne sont jamais là où ils devraient être. Le cholestérol est trop haut, le salaire trop bas, la température trop faible, le taux d'intérêt trop fort. Par essence, les chiffres servent à quantifier ce qui manque ou ce qui est en trop et sont donc une source permanente d’insatisfaction et de déséquilibre. Mieux vaut se concentrer sur ce qui ne se mesure pas : la joie de voir quelqu'un, le plaisir d'une activité qu'on aime, la beauté du ciel.  
     
  10. Vivre dans le présent 
    C'est une expression galvaudée mais c'est aussi la clé du coffre. Seul le présent existe. Le passé, c'est la mémoire – souvent sélective et déformée. Le futur, c'est l'imagination – souvent filtrée par les angoisses du moment. Donc ne pas vivre dans le présent, c'est vivre dans sa tête. Être prisonnier de ses pensées, de ses opinions, de ses souvenirs. Pourquoi pas, après tout. Mais de temps en temps, il est toujours souhaitable faire un tour "ici et maintenant". Pour garder contact avec le monde, avec les autres et avec soi.

Bonne année 2023.

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Mon décor de réveillon