Description

Philosophie orientale, paix intérieure et toutes ces conneries.

Le Présent et l'Action

Je finis par penser que seule la présence compte. Qu'il n'y a, finalement, pas de bonne et mauvaise action, pas de bonne ou mauvaise décision : seulement de bonnes et de mauvaises raisons d'agir.

Mais d’abord, ça veut dire quoi, au juste, "être dans le présent" ?

Physiquement, bien sûr, on ne peut pas être ailleurs. Personne n'a encore mis un pied dans le passé ou le dans futur. Donc techniquement, on est tous "dans le présent". Mais on peut être dans le présent sans être "dans le flot" du présent.

Être dans le flot du présent, c'est recevoir et se laisser transformer par ce qui se passe à chaque instant.

Quand tout va bien, les évènements, les sensations et les pensées naissent, suivent leurs cours puis disparaissent. Ce cycle court permet d'être sans cesse ouvert à ce qui se arrive ici et maintenant. On peut recevoir le prochain rayon de soleil, la prochaine idée ou la prochaine conversation parce qu'on n'est pas resté pas bloqué sur le contenu précédent. Tout se renouvelle sans cesse en interaction avec le contexte.

Pourtant, souvent, on reste coincé.

On "s'accroche" à une idée, à une pensée ou à une anxiété que, consciemment ou inconsciemment, on fait tourner en boucle. Ce vortex occupe tout l'espace mental : les rayons de soleil et les prochaines conversations sont bloquées à l'extérieur. Le présent continue de se dérouler mais on n'en tient plus compte ; on ne se laisse plus transformer par ce qui arrive. On est "bloqué" au point du passé où s'est formée la pensée qu'on entretient.

Les boudhistes appellent cela un attachement.

Je suis "attaché" à un contenu mental comme un bateau serait attaché à la rive. Le résultat est le même : je ne suis plus porté par le flot du courant.

Quelques exemples d'attachement. Un : je dois me rendre à tel endroit pour telle raison. Le trajet n'est qu'une période de transition sans importance entre moi et mon objectif. Tout évènement qui me retarde est un obstacle. Je suis trop attaché à la destination pour être ouvert à ce qui se passe. Deux : j'ai décidé de dire telle chose à telle personne. La conversation n'est qu'un passage obligé pour déclencher la réaction que je souhaite. Je suis trop attaché au résultat de l'échange pour être ouvert à l'être humain en face de moi. Trois : j'ai décidé que tel évènement devait se passer de telle façon. Tout écart à mes prédictions est un échec. Je suis trop attaché à ma vision pour être ouvert à ce qui se produit réellement – y compris les bonnes surprises.

Dans chaque cas, je privilégie l'idée à la réalité ; je suis trop attaché à ma construction mentale pour recevoir – et donc composer avec et profiter de – ce qui survient réellement.

Or, j'en viens maintenant à penser que rien n'est plus important que d'être dans ce flot du présent. C'est sûrement plus important que l'action elle-même.

Par là, je veux dire qu'il est impossible de juger de la qualité d'une action sans réelle présence. Si je suis coincé dans un espace mental qui n'est pas mis à jour, tous les indicateurs que je regarde pour prendre mes décisions sont datés. Je réagis à une vision du monde construite dans le passé plutôt qu'à celle qui se manifeste devant moi.

Inversement, lorsque je suis dans le flot, il n'y a plus de décision à prendre. Le geste, comme un réflexe, s'adapte à la situation. Il n'y a plus de bonne ou de mauvaise décision. Seulement l'action.

Ainsi, mon rôle n'est pas de réfléchir intellectuellement à ce qu'il faudrait faire, ni de chercher la solution idoine. Elle n'existe pas. Mon rôle est de dénouer, en douceur, un par un, chaque attachement que je rencontre. Puis de laisser faire le courant.

 

Le Profane et le Sacré

D’abord, soyons clair : je ne suis pas religieux pour deux sous.

J’ai beau être baptisé, communié, sur-communié, j’ai tout laissé tomber vers l'âge de douze ans et les années n’ont fait que consolider mon rejet de toute religion organisée.

Quand on me pose la question, je réponds que je suis agnostique et athée – ce qui peut sembler contradictoire. Agnostique parce que je n’ai pas fait le tour de l’univers et qu’il peut bien y a voir quelque chose, pour ce que j’en sais. Un sens, une équation, une métaphysique qu’on choisirait de personnaliser et d'appeler Dieu. Pourquoi pas. Mais au fond, je pense qu'on ne peut pas savoir et qu'on ferait aussi bien de ne pas s'en préoccuper – ce qui constitue la version forte de l'agnosticisme. Mais – et c'est mon côté athée – même s'il y a effectivement quelque chose là-haut, je suis persuadé que ça n’a rien à voir avec ce que les religions, passées ou présentes, essaient de nous vendre depuis des siècles. Pour moi, Bible, Torah, Coran et consorts sont de la mauvaise fiction utilisée pour maintenir une forme de contrôle.

Voilà d'où nous partons.

Pourtant, depuis quelques années, je me découvre une certaine spiritualité.

La spiritualité, pour moi, serait la connexion avec quelque chose de plus grand que soi – sans qu'il s'agisse nécessairement d'un dieu.

Il pourrait s'agir d'une connexion avec la nature, par exemple.

Je parle de nature au sens étendu : ce grand tout qui existe depuis le big bang, probablement avant, qui a donné naissance aux galaxies, aux étoiles, aux planètes, lesquelles ont permis l'émergence de la vie sous toutes ses formes : bactéries, plantes, animaux. Cette gigantesque soupe en transformation perpétuelle qui, par des lois que nous commençons à peine à comprendre, est à l'origine de tout ce que nous connaissons. Que certaines parties de ce tout développent une conscience propre et soient capables de faire l'expérience d'elles-mêmes et du monde, que cette complexité physico-chimico-biologique donne naissance à une telle simplicité d'expérience ("je suis") qui permette à chacun de dérouler le fil de sa vie sans avoir besoin d'en comprendre les rouages sous-jacents, je trouve qu’il y a une magie là-dedans. Un mystère, tout au moins. Une beauté, assurément.

Mais surtout : ce petit bout de spiritualité suffit pour définir une frontière entre profane et sacré.

La vision profane du monde serait de ne voir ici-bas qu'une accumulation de matière et de lois physiques dont il faudrait s'emparer pour faire son beurre. Il n'y aurait de mystère nulle part, aucune question, aucun émerveillement et de là, aucun respect à cultiver envers rien. Seulement des ressources à exploiter. Le vivant ne serait alors qu’un combustible de plus au service de notre vision du confort et du progrès.

Cette thèse, si bien défendue par Bernard Stiegler dans cette vidéo découverte dernièrement, me ramène également à ce que disait Alan Watts sur le sujet.

À savoir que le rapport qu'entretient l'homme à la nature est construit sur une double méprise. La première : que notre rôle serait de dominer la nature. Combattre et maîtriser les éléments pour imposer notre volonté. La seconde : que nous serions en position de la sauver. Que la planète – ou certaines parties de la planète – auraient besoin de nous pour continuer à être. Ces deux options, loin d’être équivalentes dans leurs effets, découlent à leur source de l’omission d’une même vérité fondamentale :

Nous sommes la nature.

Nous, les êtres humains, sommes autant la nature que les rochers, les arbres, les fourmis ou les dauphins. Nous sommes faits de la même matière, issus de la même évolution – physique et biologique – et sommes amenés à disparaître dans des conditions similaires. (Par exemple : en transformant notre écosystème au-delà des limites de notre propre survie – ce qui, dans l’histoire des espèces, n’a rien de neuf.)

Cela ne signifie pas qu’il n’y a aucune différence entre l’Homme et les autres espèces. Il y en a, bien sûr. Mais quand on revient aux fondamentaux – vivre, survivre, trouver un sens – il me semble que notre appartenance au vivant est un meilleur prisme d’analyse que ce qui nous en sépare.

Car si nous sommes la nature, rien de ce que nous faisons ne peut être contre nature.

Nous faisons partie du grand tout. Les difficultés que nous rencontrons font partie du grand jeu. Et le mystère et la magie à l'oeuvre dans l'univers s'expriment aussi à travers nous.

Vide et Fabrication

Deux pilliers du bouddhisme explorés récemment par la lecture du merveilleux Seeing that Frees de (feu) Rob Burbea, en écoutant les conférences de James Low que j’ai découvert il y a peu et, infatigablement, par les enregistrements d’Alan Watts qui ne cesse de m’émerveiller.

Le vide (« emptiness » en anglais) ne signifie pas qu’il n’y a rien.

Et pour cause : on voit, on entend, on ressent. On imagine. Quelque soit l’origine de ces perceptions et la nature de la réalité qui les produit, on peut se mettre d’accord là-dessus : on fait bien l’expérience de quelque chose. Donc non : il n’y a pas rien.

En revanche, dès qu’on s’intéresse à un sujet en particulier – un arbre, une chaise, un passant – on découvre qu’il est extrêmement difficile de définir quoique ce soit indépendamment du reste.

L’arbre, par exemple. Qu’est-ce qui fait qu’un arbre est un arbre ?

Facile ! Voyons… Un tronc. Des branches. Des feuilles. Des racines… Et voilà ?

Question : la terre autour des racines fait-elle partie de l’arbre ? Réponse : non ! La terre, c’est la terre ; l’arbre c’est l’arbre – ce sont deux choses séparées. Fort bien. Toutefois, a-t-on déjà vu un arbre sans terre ? Et s’il n’existe pas d’arbre sans terre, est-il bien raisonnable d’exclure l’un de la définition de l’autre ? Sur un même registre, l’air fait-il partie de l’arbre ? Avant de répondre, souvenez-vous que le bois vient du carbone de l’air piégé par photosynthèse. (« Les arbres ne poussent pas de la terre, disait Feynman, ils poussent de l’air.») Et, pour aller au bout du raisonnement, puisqu’il n’y a pas d’arbre sans photosynthèse, et pas de photosynthèse sans soleil, le soleil ne devrait-il pas être intégré à la définition également ?

Et la forme elle-même, la couleur des feuilles, les odeurs de bois et de chlorophylle, la rugosité du tronc, tout cela aurait-il un sens s’il n’existait, dans le même monde, des êtres doués de vision, d’odorat et de toucher pour en faire l’expérience ? Dés lors, ces caractéristiques sont-elles propres à l’arbre ou propres à ceux qui les perçoivent ? Le vert est-il une propriété des feuilles ou une propriété de notre cortex visuel lorsqu'on regarde un feuille ? Et dans ce cas, est-il bien raisonnable de nous exclure nous de la définition ?

arbre (n. m.) : Morceau d’univers fait de terre, d’air et de soleil dont les feuilles sont vertes quand on les regarde.

C’est pourquoi pour les bouddhistes, notamment dans la tradition du Dzogchen, rien n’existe indépendamment du reste.

Penser l’arbre sans terre, l’objet sans contexte, la partie sans le tout, c’est créer des concepts qui masquent la véritable nature des choses.  Bien sûr, parfois, c’est bien pratique. Nos cerveaux n’étant pas extensibles à l’infini, il faut bien simplifier. Quand je choisis mes chaussettes le matin, je ne pense pas tous les jours au lien cosmique qui lie chaque fibre du tissu au reste de l’univers. Je prends les rayées parce qu’elles sentent moins fort. 

Le problème survient quand on oublie que les concepts sont des concepts.

Ma chaussette, comme l’arbre, n’a pas d’essence propre, pas de caractéristique cardinale qu’on pourrait isoler du reste, pas de « chaussettitude » qui existerait indépendemment du monde et des observateurs. C’est ça que les bouddhistes appellent  « le vide » : l’absence d’essence propre. Donc quand, par soucis de commodité, je considère ma chaussette comme une entité à part, je crée un concept. Et pourquoi pas : si ça me facilite le vie, tant mieux. Mais quand je prends ce concept pour une réalité, c'est la fin des haricots. J’oublie que le mot « chaussette » n’est qu’une représentation interne d’un morceau du tout qui, à tous les niveaux – physiquement, biologiquement, historiquement – ne peut être séparé du reste. Ce faisant, je crée un objet qui n’existe pas. À partir de rien, j'ai peuplé ma réalité d'un nouvel élément qui impacte ma vision du monde et mes actions. C’est ça, « la fabrication ».

Le soucis de la fabrication ? Elle isole.

En conceptualisant chaque phénomène comme une entité à part, tout semble déconnecté de tout. Les objets entre eux. Les gens entre eux. Soi par rapport aux autres. Le monde par rapport à soi. On oublie que cette séparation entre chaque chose n’est qu’une idée qu’on a soi-même manufacturée pour graisser le quotidien. En jaillissent une certaine solitude, une compétition, un désir de contrôle.

L’objectif de la méditation, notamment dans la pratique de la non dualité, c’est de déconstruire un par un ces concepts afin de percevoir à nouveau le monde tel qu’il est : Entier. Unique. Présent. Et dont, au même titre que les arbres et les chaussettes, nous faisons partie intégrante.

Qu’est-ce que la Réactivité ? (Et Pourquoi c’est Mal)

En entreprise, bien sûr, c’est une qualité. On en veut à tous les étages.

En l'essence, la réactivité est la capacité d'analyser et de réagir à une situation qui sort du cadre initialement prévu. Lorsqu’on a conçu un plan qui, de toute évidence, ne marche plus (« c’est normal que le sous-sol soit inondé comme ça ? »), il faut être capable de mettre de côté les solutions périmées (« donc on ne rebranche pas le courant ?») pour initier des actions davantage adaptées à la réalité du problème (« on devrait peut-être dire aux enfants de remonter ? »).

Donc si on vous pose la question en entretien d'embauche : oui, vous êtes réactif. À fond.

En philosophie orientale, c’est une qualité plus mitigée. Devenir moins réactif est même une mesure de progrès : un bouddhiste qui n’est pas fier de son comportement dira « j’ai été réactif » ou « j’étais dans la réactivité ».

Dans ce contexte, la réactivité est le fait d’agir immédiatement sur la base de ses pensées et de ses émotions. Sans tampon, sans temporisation, sans leur donner une chance d’évoluer.

Pour les bouddhistes, pensées et émotions sont transitoires. Comme chaque chose en ce bas monde, les contenus psychiques apparaissent, suivent leur cours, puis disparaissent. La sagesse consiste à observer cette danse sans se laisser piéger par chaque humeur qui passe.

Souvent, nous disent-ils, on accorde trop de crédit à nos pensées. On imagine que chaque idée est la représentation mentale d’une réalité sous-jacente ; que chaque émotion qui pointe à l’intérieur est la conséquence d’un phénomène qui se produit à l’extérieur ; qu’il existe un rapport 1:1 entre le monde physique et l’image qu’on en a. Dans cette vision des choses, il est primordial d’agir sans attendre puisque les pensées sont la réalité – ou en sont, tout du moins, de fidèles ambassadeurs.

Sauf qu'un minimum d'introspection met rapidement cette idée à mal.

Quand on ne les entretient pas artificiellement, force est de constater que les pensées... passent. Les émotions passent. Tout passe. Et généralement de façon très indépendante de la réalité à laquelle on les pensait attachées.

D’ailleurs, une même réalité peut se présenter de façon très différente au fil de la journée : inquiétante le matin, indifférente à midi, plus motivante le soir. Trois perceptions pour un même objet. Mais pour être témoin de ce changement (ce que les bouddhistes désignent sour le terme d'impermanence ou anitya), il faut ne pas agir à la va-vite le matin. En se lançant tout de suite dans l'action (en étant réactif), on ne se laisse pas la chance de voir disparaître cette première émotion au profit de la suivante, puis de la suivante, et ainsi de suite, révélant ainsi la nature essentiellement éphémère de nos contenus psychiques.

C'est d'autant plus important que, comme l'écrit Acharya Prashant dans Advait in Everyday Life (ne vous fiez pas à la couverture, ce bouquin est une mine) : la graine et le fruit de l'action ne font qu'un.

Autrement dit : l'action initiée sous le coup de la colère n'apportera que davantage de colère. L'entreprise bâtie sur la peur ne mènera qu'à davantage de peur. L'émotion à la source du geste sera celle qu'on retrouvera à son dénouement, quelque soit la réussite du projet.

Pensez-y : connaissez-vous beaucoup de millionnaires qui arrêtent les affaires une fois leur premier gros coup réussi ? De politiciens qui ne veulent pas davantage de pouvoir une fois le premier poste atteint ? De mafieux qui renoncent à la violence une fois les premiers rivaux éliminés ? Loin de la neutraliser, l'action valide et encourage l'émotion originelle.

Conclusion : l'action est rarement la bonne solution pour gérer les émotions non désirées.

Transformer le monde extérieur ne mettra pas fin à cette tristesse. Accepter ou refuser cette proposition ne neutralisera pas cette angoisse. Utiliser la violence verbale ou physique n'arrêtera pas cette colère. Au contraire : cette décision risque à terme d'exacerber les émotions négatives et les pensées problématiques auxquelles elle était sensée mettre fin.

Alors, comment faire ?

C'est à la fois le paradoxe et la solution : il n'y a rien à faire. Si vous ne les entretenez pas artificiellement par un désir d'action, les pensées naissent et disparaissent toutes seules, sans que rien ne soit requis de votre part. Car, comme disait l'autre :

"Tout ce qui a la nature d'apparaître, va également disparaître."  
-- Bouddha

Donc : quand je suis inquiet, triste ou angoissé, d'abord je gère l'émotion – en ne faisant rien – puis ensuite, seulement, j'agis. Mais souvent, à ce point, l'action n'est plus nécessaire. Ce qui me laisse le temps d'écrire tous ces articles à la con.

Le Paradoxe des Éléphants (et des dragons)

Le défi commence comme ça :

Ne pensez pas à des éléphants !

Bam ! Trop tard. Perdu.

Vous avez imaginé un éléphant. Ou Dumbo. Ou tout autre pachyderme lié à votre culture personnelle. Vous en avez peut-être imaginé un troupeau entier. La honte.

En psychologie, cet exercice sert à démontrer qu'on ne choisit pas toujours ses pensées. Une idée peut être plantée dans votre cerveau sans votre accord, comme sont plantées chaque jour des milliers de pensées par votre entourage, par les média, par le monde extérieur. Vous avez moins de contrôle sur votre mental que vous n'imaginez.

Mais depuis quelques années, j'apprends à développer une immunité.

Soyons clair : si vous me parlez d'éléphants, je vais penser à des éléphants, comme tout le monde. En revanche, si on faisait un concours et qu'il existait une machine pour mesurer ce genre de choses, vous verriez que je suis capable d'arrêter d'y penser beaucoup plus vite que vous.

C'est ça, mon super pouvoir : ne pas penser trop longtemps à des éléphants.

Ça peut paraître anodin (débile ?) mais cette capacité permet de vivre plus heureux. D'avoir moins d'anxiété, des relations sociales plus faciles, d'être plus léger en général. Mais avant de vous expliquer pourquoi, laissez-moi vous montrer comment. Parce que c'est très simple.

Pour arrêter de penser à des éléphants, il suffit de :

  1. S'autoriser à penser à des éléphants,
  2. Accepter d'être interrompu,
  3. Ne jamais célébrer.

Je m'explique.

La première étape paraît contrintuitive mais elle est éminemment logique : si on essaie de s'empêcher de penser à des éléphants, on examine chaque pensée pour vérifier qu'elle n'en contient pas. Vous voyez le paradoxe : c'est le processus de vérification qui entretient l'idée. Même si vous parvenez à passer à autre chose, c'est la comparaison qui ramène l'éléphant.

Pour contourner le piège, l'objectif est d'accepter la prochaine idée quelle qu'elle soit, sans jugement ni comparaison. Éléphant ? Très bien. Tigre ? Voiture ? Fromage ? Formidable. Tout le monde est bienvenu. C'est ce que j'appelle "accepter d'être interrompu" :  en supprimant la douane anti-pachyderme et en recevant sans condition ce qui vient, on rétablit le fil naturel de la pensée, le fameux "flot de conscience" qui, quand on ne le retient pas, ne s'attarde jamais trop longtemps sur un même sujet.

La troisième étape est décisive :

Ne pas célébrer, ça veut dire ne pas chercher à vérifier si on a gagné. Et donc ne pas se réjouir d'une éventuelle victoire. Car le même paradoxe entrerait en jeu : pour certifier cette victoire, il faudrait comparer la pensée actuelle avec la pensée interdite. Et patatras : revoilà l'éléphant.

C'est ça, l'essence profonde de "passer à autre chose" : ne plus entretenir le souvenir qu'on évite. Ne pas comparer le présent avec le passé qu'on ne veut plus. Accepter d'être ailleurs, entièrement.

Pourquoi ça rend la vie plus facile ? Parce que ce qui marche pour les éléphants marche pour l'anxiété, pour la jalousie, pour la colère. Par exemple, voici ma recette en trois étapes pour se débarrasser de l'angoisse :

  1. S'autoriser à être angoissé,
  2. Accepter d'être interrompu par une autre émotion,
  3. Ne pas vouloir célébrer la disparition de l'angoisse.

Là encore, la dernière étape est déterminante : après la bataille, on aimerait se réjouir de la mort du dragon. Crier qu'il y avait ici un monstre qu'on a vaincu. Sauf qu'il suffit de prononcer son nom pour qu'il revienne : là où cherche de l'angoisse – même pour vérifier qu'il n'y en a plus – on en trouve toujours un peu.

D'où l'importance d'avancer, de passer à autre chose sans se retourner.

Après, tout dépend de ce qu'on cherche dans la vie : exister comme le Grand Tueur de Dragons dans un monde qui en est infesté ? Ou vivre comme un quidam dans un monde où ils n'existent pas ? Car les deux sont possibles et le choix dépend entièrement de soi.

Pourquoi l'Ascèse Rend Heureux : Mon Expérience Stoïcienne

Je m'étais laissé un peu aller alors ce week-end, j'avais prévu de reprendre les choses en main.

Zéro sucre : fini les pâtisseries, les gâteaux et le chocolat noir. Zéro alcool : on ne passe pas au Pub – ou alors pour un Perrier. Deux vraies sessions de méditation par jour : c'est vrai qu'à Paris, entre mon fils et les rendez-vous, je fais souvent ça trop vite – on s'y remet.

Puisqu'on y est : plus de portable. Je ne suis plus sur Facebook et compagnie mais je passe des heures sur Reddit et Youtube. On désinstalle ! (Quitte à réinstaller plus tard...)

Et pourquoi s'arrêter là ? J'ai poussé le vice jusqu'à faire l'expérience suivante :

Pendant quarante-huit heures, quand j'avais envie de faire quelque chose qui n'était pas nécessaire... Et bien NON ! Je ne le faisais pas. Le but n'était pas de me priver ou de souffrir inutilement mais d'étudier ma réponse à la frustration, de voir comment mon cerveau réagit sous pression, d'observer les pensées et les émotions suscitées par la rupture de mes habitudes.

J'ai appelé ça mon expérience stoïcienne.

Récemment, je m'étais interrogé sur le rôle de l'effort, de l'inconfort et de la discipline. Notamment, en écoutant le podcast de Chris Williamson avec David Goggins sur comment dépasser ses limites, en relisant Marc Aurèle et ses potes stoïciens, en repensant à certains enseignements du Bouddha sur la nature de l'expérience, en réécoutant la présentation de Joseph Goldstein sur la fin des passions, mais aussi, simplement, en prenant exemple sur des personnalités que j'admire qui semblent gérer l'effort différemment.

Aussi : grâce au contre-exemple de proches que je vois sombrer sous le poids de leurs addictions.

La théorie est la suivante : puisque personne n'échappe à la souffrance et à l'inconfort, il faut apprendre à vivre avec. Mieux : en faire des alliés. On ne contrôle pas les circonstances extérieures, c'est vrai, mais on peut contrôler notre relation à ces circonstances. Là existent une marge de progression et un terrain d'expérimentation.

Premier constat du weekend : c'est dur. Mais bref.

L'instant où on se refuse le gâteau, le session youtube sur le canap' ou la p'tite bière de fin de journée, cet instant-là est extrêmement difficile à traverser. Tout, à l'intérieur de soi, hurle : "Mais pourquoi ?! On a toujours fait comme ça !".  Le poids des habitude pèse et le corps se rebelle : la sensation de faim se fait plus aiguë, ou la fatigue, ou l'envie de boire. Il faut faire un effort qui semble démesuré face à la taille réelle de l'obstacle.

Et une minute plus tard... plus rien.

L'inconfort et la difficulté ont disparu aussi vite qu'ils étaient venus. Pas de trace, pas de séquelle. On ne se sent ni mieux ni moins bien, comme si l'obstacle n'avait jamais existé.

Puis, à mesure qu'on laisse passer chaque nouvelle envie, ça devient de plus en plus facile – toute catégorie confondue. On finit par moins vouloir, être moins attaché à la satisfaction de son désir. Sans objectif à atteindre dans le futur, on devient plus disponible pour le présent : on reçoit ce qui est plutôt que sans cesse comparer avec ce qui devrait être.

Conséquence : on réalise que, tout le reste du temps, on agit sur la base de pulsions très éphémères qui n'ont aucune conséquence sur le bonheur à long terme. Pire : satisfaire une envie renforce le mécanisme du "je veux / j'obtiens" qui rend plus difficile de résister au prochain assaut. Lâcher prise se travaille comme un muscle.

Deuxième constat : on se trouve dans des situations inédites.

Quand je m'interdis de m'effondrer sur le canapé pour une nouvelle session youtube, pendant un moment, je me trouve un peu con. Qu'est-ce que je fais à la place ? Si je ne m'allonge pas, je reste debout ? Je m'assois ? Mais... où ? À mon bureau ? Sur cette chaise dans le coin qui ne sert jamais ? Mais... POUR QUOI FAIRE ?

Une habitude, c'est l'autorisation qu'on se donne de s'abandonner corps et âme à une activité familière qui ne pose aucune question. Dès qu'on rompt le traintrain, plus rien ne va de soi et les questions reviennent. Tout devient nouveau et mystérieux. Et si je jouais du xylophone ? Si je nettoyais les carreaux ? Rappelez-moi : qu'est-ce qu'on faisait pour se distraire avant les portables ?

Parce que soyons honnête : une session youtube, c'est vingt minutes minimum – et il y en a plusieurs dans la journée. La bière, c'est souvent deux bières, et ça implique un trajet, des potes et du blabla. Quand au sucre, c'est comme la bouffe en général : c'est tout un rituel qui nécessite de faire des courses, de cuisinier, de manger, de faire la vaisselle, etc. Souvent avec la radio ou la télé.

Donc c'est mathématique : quand on arrête tout ça, on a du temps en plus.

Des heures, littéralement.

C'est pourquoi ce weekend, sans vraiment m'en rendre compte, je me suis remis à dessiner, j'ai refait de la musique sur mon Pocket Operator, j'ai visité une maison de retraite et un cimetière, j'ai lu beaucoup plus que d'habitude, et mon journal est rempli de fulgurances sur le sens de la vie et la nature de l'existence.

Je recommande.

Ce Que Sahil Bloom Aurait Aimé Se Dire à 20 Ans

Ma traduction approximative d'un tweet de Sahil Bloom trouvé sur un coin d'internet. La traduction rend certains conseils un peu gnangnans mais je reste d’accord sur presque tout :

  1. Tenter sa chance est la meilleure chose qu'on puisse faire. Quitte à faire quelque chose, le faire bien.
  2. L'alimentation impacte tout – apparence, énergie, humeur. Tout s'améliore en mangeant mieux.
  3. Rien de bien n'arrive après minuit (surtout quand on a bu).
  4. Se mettre en bonne forme physique change la vie.
  5. Si on se concentre sur gagner beaucoup d'argent, on s'en sort. Si on se concentre sur créer beaucoup de valeur, on crève le plafond.
  6. Trouver son bonheur dans la lutte. Entraîner son mental a gérer les tempêtes de la vie.
  7. Le temps passé à se comparer aux autres est mieux utilisé à investir en soi. La seule comparaison qui compte est par rapport à qui on était la veille.
  8. Quand on pense du bien de quelqu'un, leur dire immédiatement. C'est une petite habitude qui paye des dividendes tout au long de la vie.
  9. Les réseaux sociaux sont faits pour donner envie d'être quelqu'un d'autre, d'être ailleurs ou d'être en différente compagnie. Surveiller sa consommation et éliminer ce qui créé des émotions négatives.
  10. Passer en priorité du temps avec ceux qui nous rendent meilleur, nous élèvent et nous aident à grandir.
  11. Appeler ses parents plus souvent – ils ne seront pas toujours là.
  12. Le succès dans la vie est proportionnel au nombre de conversations difficiles qu'on est prêt à avoir chaque jour.
  13. La mentalité "on dormira quand on est mort" ne marche plus. Bien dormir est essentiel pour obtenir de bons résultats.
  14. Donner une seconde chance aux gens, mais jamais une troisième. S'ils nous empêchent d'avancer, couper les ponts.
  15. La plupart des amis ne sont pas des amis. Ils sont là quand c'est fun, pratique ou avantageux. Trouver de vrais amis et les chérir.
  16. Arrêter d'essayer d'être intéressant ; être intéressé. On devient intéressant quand on est passionné.
  17. On ne saura jamais ce qu'on veut être quand on sera grand – et c'est très bien comme ça. Se concentrer sur poser de bonnes questions en gardant un penchant pour l'action et on s'en sortira toujours.
  18. Arrêter de suivre les chemins que d'autres ont créé pour nous. Créer son propre chemin – même si c'est douloureux au début.
  19. Trouver la vérité est plus important que d'avoir raison. Arrêter d'argumenter pour gagner – écouter pour apprendre.
  20. Les notes ne changent pas grand chose, mais l'énergie d'apprendre, oui.
  21. Arrêter de s'inquiéter de ce que pensent les autres. La plupart ne pensent pas à nous du tout.
  22. Toutes les décisions ne sont pas réversibles, mais la plupart, oui.
  23. Partir dans quelques aventures folles et déjantées qu'on sera heureux de raconter à ses enfants un jour.
  24. Prendre des décisions que notre soi de 80 ans et notre soi de 10 ans approuvent. Le premier s'intéresse à l'accumulation des actions sur le long terme, l'autre veut qu'on s'amuse sur le chemin.
  25. Choisir sa course. Être certain que le prix est quelque chose qu'on veut vraiment. 

— Sahil Bloom 

(Non, je ne sais pas du tout qui c’est ni ce qu’il fait. J’espère qu’il n’est pas trop con sinon tout ça tombe un peu à l’eau.)

Pourquoi Faire Vite ?

Je passe tellement de temps à écrire sur ordinateur (roman, scénario, journal, email, etc.) que j'ai récemment commencé à m'entraîner à taper au clavier. Chaque mot-par-minute gagné me sera repayé au centuple – voilà mon plan diabolique.

Au cours d'une de ces sessions dactylographiques, je me suis rendu compte du phénomène suivant : j'obtiens de bien meilleurs scores quand je n'essaie pas d'aller vite. 

Plus exactement : quand je me concentre uniquement sur la précision (faire zéro faute en allant aussi lentement que nécessaire), je deviens à la fois plus rapide (en nombre de mots par minute) et plus précis (en nombre d'erreurs par phrase). Autrement dit : je tape plus vite quand je pends mon temps. 

D'où ma question : dans combien de domaines suis-je inefficient (ou tout simplement mauvais) parce que j'essaye d'aller trop vite ?

D'ailleurs, pourquoi aller vite ?

Il semble qu'on n'y puisse rien : c'est un réflexe conditionné. Dès qu'on maîtrise les bases d'une activité, l'étape suivante est de vouloir augmenter la cadence. Trouver la technique, l'astuce, le gadget qui permettra d'aller plus vite pour améliorer le rendement. Ne surtout pas perdre son temps.

On voit ça partout. À l'école, les meilleurs élèves sont ceux qui brillent en temps limité. En sport, la médaille est attribuée au plus véloce. Au travail, le premier arrivé remporte le marché ou la promotion. C'est tellement entré dans les moeurs qu'on n'y pense même plus.

Mais récemment, j'organise la resistance.

En y réfléchissant un peu, on réalise qu'il existe de nombreuses activité où la vitesse n'est pas aussi nécessaire qu'on imagine. Grosso modo, à moins d'être urgentiste, pompier ou sprinter, on a pris l'habitude d'aller trop vite en tout.

Donc la prochaine fois que travaillerez, que vous marcherez ou que vous ferez le ménage, posez-vous cette question magique : "Pourrais-je faire cette activité beaucoup, beaucoup plus lentement ?".

Cette façon de voir les choses a transformé mon quotidien.

L'idée que je pourrais accomplir une tâche "à mon rythme" sans considération de vitesse ou d'efficacité me rend toute activité beaucoup plus sympathique. Je procrastine moins. Je suis moins anxieux dans le travail. Je considère sans appréhension des actions que je n'aurais jamais songé entreprendre auparavant. Et quand je remarque un stress latent, je peux souvent le relier à une pression de rendement sous-jacente.

Mais surtout, cette philosophie a un autre avantage auquel je ne m'attendais pas : ralentir m'a rendu beaucoup, beaucoup plus rapide en tout.

* Pour ceux que ça intéresse, ma routine pour taper au clavier : je commence par keybr où mon objectif est de faire un zéro faute avec majuscule et ponctuation activées. Une fois réussi, je passe à monkeytype où je dois avoir plus de 96% de précision (français 2K avec majuscules et guillemets). Enfin, 10fastfingers pour aller le plus vite possible toujours en restant au-dessus des 96%.

Trois Règles de Vie pour Changer le Monde

Changer le monde, peut-être pas. Mais déjà, vous arrêterez de me casser les pieds.

1. Plus de "bon appétit" à tout bout de champ

À table, avec votre famille, avec vos amis : éclatez-vous.

Même si le manuel de Nadine de Rothschild dit que ça ne se fait pas (quelle est la prochaine étape : "bonne graille ?" faisait remarquer un convive), ça fait partie de la culture française, de votre liberté d'expression et sinon, comment briser la glace avec tous ces gens auxquels on a rien à dire ?

En revanche, quand vous voyez, assis sur un banc public ou à une terrasse, quelqu'un que vous ne connaissez ni d'Ève ni d'Adam, que vous ne recroiserez jamais de votre vie, et qui est en train prendre la première bouchée de son sandwich en lisant le journal... Pourquoi l'emmerder ?

C'est vrai : c'est toujours agréable de connecter avec un autre être humain.

Mais à part l'obliger à avaler de travers pour répondre un "merci" sans conviction et disparaître à jamais de sa vie, qu'avez-vous accompli ? Qu'avez-vous tiré de cette interaction ? Pourquoi cet entrain dans la voix et ce petit sourire satisfait en repartant rue d'Amsterdam ? (Les intéressés se reconnaîtront.)

2. Plus de croissant inutile

Si vous êtes serveur et que je vous demande un café, inutile de me proposer "Et vous ne voulez pas un petit croissant avec ça ?".

Non. Je ne veux rien. Remballe ta camelote.

Si j'avais voulu quelque chose, j'aurais prononcé les mots correspondants. J'aurais articulé "avec un croissant" ou j'aurais demandé "une formule petit déjeuner". Je n'ai besoin d'aucune assistance dans l'appréciation de mes désirs ni la formulation de mes envies.

Alors je sais : c'est probablement votre patron qui l'exige. Mais laissez-moi partager un secret avec vous : rien ne vous oblige à suivre des ordres débiles quand votre patron ne se tient pas juste derrière vous. Et je refuse de croire qu'il se repasse les enregistrements de surveillance en lisant sur vos lèvres pour vérifier que vous suggérez les bonnes pâtisseries. (Si c'est le cas, foutez le camp.)

C'est quoi la prochaine étape ? Commander un verre d'eau pour entendre le serveur vous glisser à l'oreille "vous n'iriez pas faire un petit pipi avant ?". Au moins, je trouverais ça drôle.

3. Commencez maintenant

Terminons sur du positif.

Qu'il s'agisse de méditation, d'exercice physique ou de recherche d'un sens à votre vie, commencez maintenant. Mettez-vous y aujourd'hui. Tout de suite. Ne finissez même pas ce paragraphe. Allez-y.

Surtout, n'attendez pas "d'avoir fini tel projet" ou "d'être dans de meilleures dispositions". 

Il y a deux raisons de ne pas attendre :

  1. Sans équilibre, votre projet va sûrement dans la mauvaise direction et son accomplissement ne fera que vous enfoncer davantage. Quant aux meilleures dispositions, elles ne viendront que si vous faites ce qu'il faut. Commencez.
  2. Si vous repoussez ce qui améliore votre vie à plus tard, "quand vous aurez le temps", vos bonnes résolutions disparaîtront en même temps que votre temps libre. Or, c'est là que vous en avez le plus besoin.

Par exemple : je médite et j'écris mon journal chaque matin. Parfois, je saute un jour ou deux – ça arrive. Mais jamais – ô grand jamais ! – quand j'ai une journée importante ou chargée. Au contraire : c'est là que ça compte et que j'ai besoin de toute mon énergie mentale.

Les lendemains de cuite où je mange du gras en regardant Netflix, c'est moins grave.

Éveil du Dimanche Soir

Rien posté du weekend et beaucoup de travail alors j'ai cherché parmi mes impros vidéos de l'année dernière une que je pourrais reposter vite fait bien fait. J'ai été heureusement surpris de voir que l'une des plus vues était aussi l'une des plus spontanées.

Encore un truc de beatnik :

Un jour, il faudra que je fasse un vrai bilan de cette année d'impro. Et que je change ma gueule sur la couverture de cette vidéo.