Les méthodes qu’on nous enseigne à l’école sont bidon.
Pendant que vous faites des recherches et que vous travaillez sur les fondamentaux pour ne pas dire de bêtises ou ne pas agir de façon inconsidérée (et ne pas avoir une mauvaise note parce que "vous n’avez pas assez travaillé"), des petits malins se sont déjà lancés dans l’action pour rafler tout ce qui pouvait être raflé.
Ceux-là ont compris que le jury ne délibère pas après la plaidoirie : les décisions ont été prises dans les couloirs, dans les anti-chambres, entre deux portes, sous l’impulsion de ceux qui ne sont pas restés chez eux pour réfléchir posément au problème.
D’ailleurs, à quoi bon réflechir ? Quand le monde se résume à "moi contre les autres", il ne reste aucune subtilité à méditer. Il est facile d'agir.
Thomas Piketty le raconte bien dans ce paragraphe du Capital au XXIème siècle :
Certes, il existe en principe économique fort simple permettant d’équilibrer le processus : le jeu de l’offre et la demande. Si un bien est en offre insuffisante et si son prix est trop élevé, alors la demande pour ce bien doit baisser, ce qui permettra de calmer le jeu. Autrement dit, si le prix immobiliers et pétroliers augmentent, il suffit d’aller habiter à la campagne, ou bien de prendre le vélo (ou les deux à la fois). Mais outre que cela peut être un peu désagréable ou compliqué, un tel ajustement peut prendre plusieurs dizaines d’années, au cours desquelles les propriétaires des immeubles et du pétrole peuvent accumuler des créances tellement importantes vis-à-vis du reste de la population qu’ils se trouveront posséder durablement tout ce qu’il y a à posséder, y compris la campagne et les vélos.
Je trouve qu’on voit bien les conséquences de cette idée dans la déposition de Jean-Baptiste Rivoire, ex-directeur adjoint de Spécial Investigation, qui raconte comment Vincent Bolloré à oeuvré pour déposséder Canal+ d’un vrai journalisme :
C’est une note que je me souviens avoir écrite il y a bien longtemps dans mon carnet : "Ce ne sont pas les meilleurs qui s’élèvent" ou, comme disait Keynes :
"Le capitalisme repose sur la croyance extraordinaire que les pires individus, pour les pires raisons, vont d'une certaine façon collaborer pour le bien de tous."
– John Maynard Keynes
UPDATE : Nouvel exemple dans le New York Times. L'avance cumulée par Google en abusant de son monopole ne pourra pas être rattrapée par ses compétiteurs malgré sa récente condamnation.