Alexandre et les Nanars (Dernier Jour !)

De jour, Alexandre est un réalisateur et monteur que j'ai rencontré quand il est venu faire du montage pour ChezFilms.

De nuit, il est le créateur de la chaîne youtube Fry3000 (près de 5000 abonnés !) où il "traite de bizarreries cinématographiques de toutes les sortes".

À chaque fois qu'il passe au bureau, il revient d'une interview avec un ancien acteur ou producteur de nanar, ou il part à la pêche aux informations sur tel fanzine dédié à tel film dont je n'ai jamais entendu parler mais dont il m'explique l'importance dans l'Histoire du cinéma de genre.

Et justement, il est en ce moment en pleine écriture d'un livret sur Norbert Moutier – l'un des plus grands producteur / réalisateur de nanar – qui accompagnera un livre d'affiches publié par Serious Publishing. Comment ça, vous ne connaissez pas Norbert Moutier ? Pas de soucis, Alexandre prépare aussi un documentaire à son sujet.

En attendant, allez soutenir le livre, c'est le dernier jour !

Bientôt : Première de mon Documentaire à l'Opéra Bastille

Le long métrage documentaire "Contsruire" que j'ai produit et réalisé pour les Ponts et Chaussées sera projeté à l'Opéra Bastille lundi 22 avril à 19h.

Rencontre avec les ingénieurs à l'origine des ouvrages qui ont transformé la France. Comment construire à l'heure de la transition écologique ?

Contactez-moi si vous souhaitez y assister, il reste quelques places !

UPDATE : Ah non, apparemment c'est complet =)

Tant que nos Coeurs Flamboient

Soirée culture moins surprise que d'habitude puisque j'avais réservé.

Quand je vais voir les spectacles de mes ami·e·s – surtout dans les petites salles où on ne peut pas se cacher – je prépare toujours une phrase à dire après la représentation au cas où j'ai trouvé ça nul. ("Tu m'as fait rêver" aurait dit Françoise Sagan à Jeanne Moreau après une pièce où elle se serait endormie.)

Je suis heureux de dire que je n'en ai pas eu besoin.

(Je suis dans une période où mes amis font des choses formidables. Ici et , par exemple.)

La pièce est simple, intime, mais sans concession. Ça progresse. La mise en scène est délicate, faites de petits objets et de petits gestes qu'on retrouve ici et là et qui racontent une histoire. C'était aussi une occasion pour moi de voir le parcours et les talents de quelqu'un que je connais prendre tout leur sens au sein d'une pièce personnelle et forte. Très émouvant. Mais je vous rassure : pas besoin de connaître pour apprécier.

Ah et aussi : vous apprendrez des choses (sur le Chili, sur Louise Michel...) et vous en sortirez moins bête. Ce qui n'est pas le cas de la plupart des spectacles ni, soyons honnêtes, de la majorité de mes films.

Tant que nos Coeurs Flamboient avec Lorena Felei, écrit et mis en scène par Laurent Contamin. Au Théâtre Essaïon jusqu'au 30 avril.

Micro-Fiction Analogique

J'ai réveillé ma machine à écrire pour une nouvelle aventure. J'ai dû mettre mes précédentes menaces à exécution et ajouter le point d'exclamation à la main. Ça valait le coup.

 

Je ne suis assurément pas le premier à utiliser des emojis sur une machine à écrire mais on ne doit pas être très nombreux non plus.

Trois Charges Contre la Réalité

Il y en a pour les scientifiques comme pour les beatniks. Le thème commun : la réalité n'est pas ce que vous croyez. C'est parti.

Commençons par la science : j'ai découvert Don Hoffman dans ce podcast de Lex Fridman. C'est un chercheur au département de Sciences Cognitives de l'Université de Californie. La thèse qu'il défend dans son livre The Case Against Reality est simple : l'évolution se fiche pas mal de la vérité. À partir de modèles ancrés dans la théorie évolutive des jeux, il déduit que la perception que nous avons du monde est biaisée vers la survie. Autrement dit, notre cerveau n'aurait aucun scrupule à ignorer ou à déformer la vérité tant que ça nous donne un avantage adaptatif. Ce n'est pas sa faute : il a été programmé comme ça par des millions d'années d'évolution.

Ainsi, une espèce qui percevrait toutes les variations subtiles d'un signal pourrait être désavantagée par rapport à une autre qui verrait les choses de façon beaucoup plus manichéenne (rouge = danger !) mais beaucoup plus simple à analyser en cas d'urgence. Dans cette course – comme dans beaucoup d'autres – ni les esthètes ni les poètes ne survivent.

Côté beatnik, ça fait plus d'un an que je progresse dans le livre Seing that frees de feu Rob Burbea.

Je le décrirais comme un livre de méditation avancé centré sur la notion de "vide" (emptiness en anglais) dont j'ai déjà parlé ici. L'idée centrale est que la réalité est beaucoup moins réelle qu'on n'imagine. On est persuadé qu'il existe un monde matériel "solide" qui perdure dans le temps et continue d'exister quand on ne le regarde plus. Par une série de méditations centrées sur l'impermanence, le détachement et la coproduction conditionnée, Rob Burbea nous montre que la réalité est en partie une fabrication interne qui se construit et se déconstruit sous l'impulsion de la conscience. Il nous apprend à utiliser différentes façons de voir le monde comme autant d'outils qu'on peut saisir et reposer afin de gagner en liberté.

À mes amis, je résume ces idées en une phrase : "la réalité est constituée des pensées dont vous n'arrivez pas à vous débarrasser". Le jour où j'ai compris ça, beaucoup de choses ont changé.

Enfin, entre science, philosophie et New Age, il y a Pourquoi le matérialisme est absurde, de Bernardo Kastrup.

À l'origine, Kastrup est un chercheur brésilien en ingénierie informatique qui a notamment travaillé au CERN. Quand il a souhaité mettre au point un programme informatique "conscient", il s'est intéressé au problème de la conscience d'un point de vue philosophique et en est sorti avec un théorie métaphysique qui remet l'idéalisme au goût du jour. Son idée est la suivante : il est aujourd'hui impossible de comprendre comment la matière crée la conscience – le fameux "problème difficile" de David Chalmers. Il retourne donc les choses : c'est la conscience qui crée la matière. Les lois de la physiques ne découleraient plus du modèle standard mais seraient des régularités d'une conscience partagée dont chacun ne percevrait qu'une partie. Selon lui, nous "pensons" la matière. Ça paraît un peu fou mais son propos est justement de montrer, via un raisonnement type Rasoir d'Occam, en quoi c'est "moins fou" que l'hypothèse matérialiste.

Bien sûr, on nage en pleine métaphysique donc tout cela ne changera pas immédiatement la façon dont vous choisissez vos chaussettes le matin. Mais à terme, ça devrait.

UPDATE:  Toutes ces réflexions m'ont amené à imaginer ce projet de film dont je reparlerai.

Je Suis Victime de Cette Chanson

À l'origine, bande son d'une installation vidéo de Pipilotti Rist, I'm a victim of this song, reprise de Wicked Game. Malgré (ou grâce à) son étrangeté, je me surprends à l'écouter régulièrement :

"I'm a Victim of This Song", musique et captation de l'installation

Ça commence normalement puis ça part en vrille. Comme mes projets.

Pourquoi Écrire un Journal ?

Tenir un journal se résume pour moi à une unique activité : décrire l'obstacle.

Qu'est-ce qui me bloque maintenant ? Qu'est-ce qui m'empêche d'être libre, heureux et créatif tout de suite ? Quelle embûche dissimulée entrave le prochain pas ?

Deux aspects essentiels :

D'abord, il s'agit uniquement de décrire. Pas de trouver une solution. Ni de chercher à s'amender. Je déterre l'obstacle et l'observe sous toutes les coutures ; je cherche ses ramifications en moi ; je me demande pourquoi il me gêne maintenant et de telle façon. Et puis c'est tout. Une fois le problème mis en lumière, je laisse d'autres forces intérieures se charger de le résoudre.

Ensuite, il s'agit d'un obstacle immédiat. Quelque chose qui m'empêche d'avancer tout de suite. Je ne cherche pas à régler la situation pour toujours. En cela, l'effort n'est ni théorique ni intellectuel, je m'occupe exclusivement de ce qui est devant moi, partant du principe que les difficultés suivantes seront gérées de la même façon : dans le présent, quand elles surviendront – si elles surviennent. On s'occupera du futur quand il sera là.

Pour cette raison, le journal fait partie de ma routine quotidienne depuis bientôt 3 ans et constitue un exercice essentiel pour rester en présence.

Poésie à la Cave

Nouvelle soirée culture surprise (SCS) :

J'ai découvert que le café où je vais régulièrement et qui s'appelle "La Cave" a... une cave. Où on lit de la poésie le lundi soir. Beaucoup de monde, ça parle surtout anglais. Poèmes, chansons, standup, "anything goes". Très bonne ambiance.

Je suis monté sur scène dire ce court poème de François de Cormière en français et en anglais (traduit par ChatGPT) parce qu'il faut se lancer.

Puis est monté l'invité spécial de la soirée : Bonafide Rojas, un poète du Bronx venu lire des extraits de son bouquin Excelsior. Tellement drôle. Tellement charismatique. Ils appellent ça de la poésie mais c'est des trains de pensées très personnels qui éclatent sur scène.

Bonafide Rojas lisant des extraits de son livre "Excelisior"

Il m'a dédicacé son livre. Je l'ai seulement parcouru pour l'instant mais ce qui me plaît : chaque poème est bardé de renvois expliquant les références culturelles. Au cas où vous ne seriez pas vous-même un poète branché de la scène New Yorkaise. Bien vu.