Festival des Scénaristes de Valence

Inscrit après la deadline, donc pas pu organisé mes rendez-vous aussi bien que j'aurais souhaité. Malgré ça, j'ai revu des ami·e·s, rencontré des gens très sympas, assisté à des conférences vraiment éclairantes, et bu quelques coups – ça faisait longtemps.

C'est un festival très bien organisé pour les rencontres – avec des rendez-vous prévus en amont et une application pour échanger. Et Valence, je l'oublie à chaque fois, mais c'est très joli.

PUTAIN QUELLE CLAQUE !

Si vous m'aviez posé la question avant-hier, je vous aurais dit que je ne suis pas très concert.

La musique est trop forte. Il y a trop d'agitation. C'est trop long.

Mais ça, c'était avant que mon pote Jackie Berroyer (qui, ne l'oublions pas, était chroniqueur musical pour Hara-Kiri et dont je reparlerai bientôt ici) m'invite voir Fat White Family hier soir à la Cigale. Jamais entendu parler. Je ne m'attendais à rien. "Tu vas voir, ils sont pas mal, ça pourrait te plaire".

OK, maintenant je comprends pourquoi les gens aiment les concerts.

Expérience incroyable. Oui, la musique était ouf, du rock qui envoie du lourd mais avec une recherche, une progression et quelques instruments qu'on n'attend pas (flûte traversière, sax baryton). Puis il y a le chanteur, Lias Saoudi. Il est en short. Dès la deuxième chanson, il descend dans la fosse et chante au milieu de la foule – ça donne le ton. Pendant le reste du concert, il chante (parfois hurle, mais sans jamais sortir de la musicalité) en équilibre sur les amplis, en position foetale au bord de scène ou porté par la foule.

Vu d'en haut, la fosse pulse. C'est une expérience collective. Mais on sent que tout ça est mené de main de maître par un groupe qui a l'habitude : on capte ici et là les petits gestes extrêmement précis qu'adresse le groupe aux techniciens ; derrière les personnages déjantés, il y a des professionnels qui ont pensé un spectacle construit et généreux. Et l'espace de la Cigale, où l'on circule librement, offre à la fois liberté et intimité pour profiter de l'expérience.

Je vois bien comment les gens qui ont vécu ça une fois dans leur vie peuvent enchaîner les concerts pour retrouver ce "high" initial. Et pourquoi certains anciens tournent en boucle sur une prestation vue dans leur jeunesse : "Ah tu sais, quand j'ai vu tel groupe en 76...". 

"Un concert comme ça, tu t'en souviens toute ta vie" m'a dit Jackie en sortant. C'est bien parti pour.

"Be Yourslef, No Matter What They Say"

"Sois toi-même, peu importe ce qu'il disent."

Si Sting le répète trois fois dans sa chanson, ça doit être important.

C'est crucial, me semble-t-il, mais aussi extrêmement difficile. Tous les auteurs (et tous les humains) que j'admire ont su, à un moment de leur vie, trouver "leur" voix, leur façon d'être, leur vision du monde ; là où beaucoup d'autres continuent à "faire comme" en imitant (mal) leurs idoles. Attention : l'imitation est une première étape sûrement essentielle. Admirer, c'est être touché. Vouloir "être comme", c'est reconnaître chez l'autre quelque chose de sublime qu'on aimerait avoir ; c'est faire preuve d'une sensibilité qui marque le début de tout. Mais pour passer au niveau supérieur, la deuxième étape n'est pas optionnelle : il faut trouver ces qualités en soi. Développer ses propres outils. Façonner son personnage à partir de sa matière intérieure.

Les principaux obstacles sont toujours les mêmes, je crois : la peur et l'ignorance.

Peur de ne pas être assez intéressant. Peur de ne pas être assez cool, fort ou torturé comme ceux qu'on envie. Peur de ne pas avoir le passé qu'il faut, le physique qu'il faut, l'esprit qu'il faut. Peur qu'il soit trop tôt ou trop tard.

Tartinée par-dessus tout ça, une couche d'ignorance. Ignorance que ces peurs sont naturelles, partagées, collectives. Qu'elles sont souvent le moteur derrière le talent et la carrière de ceux qu'on admire. Que, quelque soit la réussite, elles ne nous quitteront jamais et sont donc, quand on les met à profit, une source intime et inépuisable de création.

"Ce qu'on te reproche, cultive-le, c'est toi." – Jean Cocteau

FreakshowCabaret

Encore une Soirée Culture Surprise !

Je vous ai raconté que je vais parfois écouter de la poésie dans une cave. Et bien j'ai retrouvé, complètement par hasard, l'animatrice de ces soirées dans une autre cave, en plein spectacle.

J'ai été soufflé par son énergie, son aplomb et son humour. C'est drôle, touchant, détraqué mais toujours bienveillant. Son dernier clip est à voir ici. Et voici un autre clip avec un peu de français dedans (Sophia Lucia est américaine mais vit en France) :

Vous aussi, vous devriez passer plus de temps dans les caves. C'est (littéralement) la scène underground. Et ça commence ici --> freakshowcabaret

Panique dans l'Espace : Épisode 6 !

Et pendant ce temps, en silence, j'avance sur la post-production de Panique dans l'Espace :

Panique dans l'Espace #06 : Le Taxi de l'Angoisse - Lalao Pham Van Xua dans le rôle de la Présidente de l'Union.

Travail solitaire mais maintenant que le Film des Ponts est fini, je me concentre là-dessus. Les six premiers épisodes partent en festival et on cherche un diffuseur. Des idées ?

Point Final pour mon Roman (Il était temps)

Je suis arrivé au bout du roman que j'écris depuis... ouh là là... quinze ans ?

105 pages, un peu plus de quarante mille mots. Il reste un chapitre à reprendre au milieu, quelques corrections à faire ici et là mais, bon an mal an, il devrait se terminer bientôt.

C'est le premier roman que je finis. Avant ça, j'en avais commencé un paquet qui n'avaient jamais survécu au test de la relecture dépassionnée après quelques semaines de pause. Mais celui-là, si. Quelque soit le temps écoulé, les mois, parfois les années, j'ai toujours été surpris de le trouver bien. D'avoir envie de le continuer. Et d'être capable d'avancer.

Il y a des avantages et des inconvénients à mettre autant de temps à raconter une histoire.

Dans les avantages, il y a un côté "Boyhood" (le film de Richard Linklater tourné sur 12 ans) : la personne qui commence le livre n'est pas celle qui le termine ; on sent une véritable transformation du point de vue à mesure que le récit progresse.

Dans les inconvénients, il y a l'évolution du style : j'écris mieux maintenant qu'il y a quinze ans. Pourtant, je n'ai pas voulu trop reprendre le début afin de préserver l'énergie originelle. J'ai un peu allégé, un peu aéré, mais j'ai respecté la progression et les tournures comme s'il s'agissait des écrits d'un autre.

Prochaine étape ? Le faire lire. Chercher un éditeur. Écrire le prochain un peu plus vite.

UPDATE : Ça y est. Corrigé, lu, imprimé. Reste plus qu'à trouver le temps de l'envoyer.

Première de "Construire" à l'Opéra Bastille

Une première est toujours stressante pour un réalisateur – surtout à l'Opéra Bastille – mais cette soirée organisée par École des Ponts s'est extrêmement bien passée. Salle comble, les intervenants du film étaient présents ainsi qu'une grande partie de l'équipe... très émouvant.

Quelques mots de présentation après l'introduction d'Anthony Briant (gauche), Directeur de l'École des Ponts.

J'ai adoré produire et réaliser ce film. J'ai rencontré et collaboré avec des gens extraordinaires. 

Je mettrai bientôt une bande annonce en ligne. Le film sera diffusé exclusivement en salle (festivals, évènements) durant un an, le temps de trouver éventuellement un diffuseur. Puis la diffusion sera élargie. Dates de projection ici-même ou sur la page LinkedIn de l'École des Ponts.