Dessins du Weekend
Au lieu d'être scotché à mon téléphone, j'ai fait quelques dessins (toujours cette expérience stoïcienne dont je parlerai) :
On voit bien que ça n'a pas été généré par une I.A., non ?
Au lieu d'être scotché à mon téléphone, j'ai fait quelques dessins (toujours cette expérience stoïcienne dont je parlerai) :
On voit bien que ça n'a pas été généré par une I.A., non ?
J'ai mené ces deux derniers jours une "expérience stoïcienne" – je vous raconterai – qui m'a mené en soirée au cimetière de Trouville où je n'étais encore jamais allé et qui, contrairement à ce qu'indiquait le panneau, était encore ouvert. Ou mal fermé.
J'en ai fait le tour. Plus grand que j'imaginais (les Trouvillais ne font rien qu'à mourir) et très paisible.
Et comme, à l'allée, c'était aussi la première fois que je traversais la résidence de retraités, ça m'a inspiré, au retour, ces lignes qui pourraient faire un début de roman :
Le cimetière est là-haut, au bord de la ville.
La maison de retraite est à côté du cimetière.
La quartier pauvre longe la maison de retraite.
L'école publique est au milieu du quartier pauvre.
M. Grandpierre est directeur de l'école publique.
Et ce matin-là, le nouveau maire est venu voir M. Grandpierre.
Je vous laisse écrire la suite, j'ai autre chose à foutre. Bisou.
Chanson du moment. Je l'aime parce qu'elle n'a pas vraiment de refrain, les paroles sont nostalgiques et elle finit en apothéose. C'est pas tout jeune – 2007 – mais je l'ai découverte récemment à la suite de This is the life que j'ai toujours appréciée.
Le thème commun des deux morceaux, c'est... comment dire ? Une mythologie associée à la musique et à l'adolescence. Les groupes, les soirées, les fêtes, les festivals... Quand on est jeune, ce n'est pas simplement la culture ou une étape de la vie. : c'est un monde. C'est le monde. (This is the life!)
En fouillant dans le grenier, j'ai retrouvé ces portraits de mon ancêtre Algar Ebenezer Boulengeman, trappeur dans les grandes plaines du Canada :
Incidemment (et sans aucun lien), j'ai aussi aussi fait des photos sur verre ("au collodion") sur la plage de Trouville cet après-midi mais ça n'a rien donné alors je ne vous les montre pas.
Suivez les aventures de Thomas le photographe sur sa page instagram (mais c'est privé et vous n'êtes probablement pas assez cool pour entrer).
Je garde le titre anglais car la traduction française – comme souvent pour les livres de développement personnel – semble avoir été écrite par le charlatan ambulant qui vend des potions au mercure dans La Petite Maison dans la Prairie. Ne faites pas semblant : vous voyez très bien de qui je veux parler. Ou alors par le méchant de "Peter et Eliot le Dragon" qui veut découper Eliot pour en faire du sirop contre la toux.
Bref : Who not How est un livre que j'avais besoin de lire.
Parce que, voyez-vous, depuis que je fais des films, j'ai pris l'habitude d'en faire trop dans trop de domaines. Ce qui a des avantages : ça m'a donné une vraie connaissance de beaucoup d'aspects de la fabrication d'un film, aussi bien au niveau technique, humain, qu'administratif. On ne me la fait pas.
Mais ça a aussi une ribambelle de désavantages qui finissent, lorsqu'on fait le calcul, par être bien plus handicapants sur le long terme :
D'où cette idée développée par Dan Sullivan :
Face à un problème ou un défi, ne plus se demander "comment faire ?" mais tout de suite commencer par "qui peut m'aider ? À qui déléguer cette tâche ?".
Ce qui est un art, également.
D'abord, il faut clairement définir la mission : que cherche-t-on à accomplir ? Quelle direction suivre ? Comment savoir quand la tâche est terminée ?
Ensuite, il faut trouver la bonne personne et lui transmettre la vision juste : expliquer pourquoi c'est important, montrer l'impact que ça va avoir, les possibilités qui vont s'ouvrir dans le futur.
Enfin – et c'est souvent le plus dur – il faut faire confiance. Ne pas micro-manager. Laisser la personne qu'on a choisie faire ce qu'elle sait faire de la façon qu'elle connaît. Car si c'est la bonne personne, elle le fait mieux que vous de toute façon.
Bien sûr, ça pose des questions sur l'exploitation, la subordination, la responsabilité. Pour que ça ait du sens, il faut que la relation soit réciproque : la personne que vous trouvez est votre "qui" et vous devez être le sien. Vous cherchiez son type de profil, elle cherchait votre type de mission.
Par exemple : j'écris depuis l'enfance. Romans, pièces, scénarios. Avec la pratique, j'ai atteint une certaine maîtrise. Or, je rencontre régulièrement des professionnels – chefs opérateurs, comédiens, décorateurs, etc – qui n'ont aucun goût pour l'écriture et qui sont ravis de mettre leur talent au service de projets écrits et produits par d'autres. L'intérêt pour tout le monde est donc que, plutôt que d'apprendre à (mal) me servir d'une caméra, je me concentre sur ce que je sais faire et que j'aille chercher les bonnes personnes pour le reste.
Ça paraît évident. Pourtant, le premier réflexe est souvent de vouloir faire tout soi-même. Par égo, par désir de contrôle, par habitude. Parce qu'il n'est pas évident d'aller vers les autres.
Depuis quelque temps, notamment au sein de ma structure de production, j'essaie d'installer ce nouveau réflexe. Je ne fais plus : je délègue. Et souvent, ça marche. Le résultat est bien meilleur, le process beaucoup plus agréable et moins solitaire, et l'effet réseau ouvre de nouvelles portes. Quand ça ne marche pas, c'est souvent que j'ai mal défini les enjeux. Ou simplement que la mission elle-même n'en valait pas la peine.
C'est comme ça que j'ai trouvé sur Discord une armée de jeunes du monde entier pour réaliser les décors 3D de ma websérie Panique dans l'Espace. Ça n'a pas fonctionné avec tout le monde mais j'ai trouve deux perles, au Brésil et en Inde, avec lesquelles je vais continuer de collaborer.
Détail qui a son importance : Dan Sullivan, la personne à la source du principe de "Who not How" n'a pas écrit le livre lui-même. Il a délégué l'écriture à Benjamin Hardy, auteur de plusieurs livres de développement personnel. C'est devenu un bestseller.
En montage son de l'épisode 3 de Panique dans l'Espace, ma websérie existentielle du futur. J'en ai pas encore parlé ici mais ça va venir : le montage et les décors 3D sont terminés jusqu'à l'épisode 10. Je fais l'assemblage final quand j'ai une heure par-ci par-là.
Le slogan : "Le futur est à chier. Mais où aller d'autre ?"
Ma traduction approximative d'un tweet de Sahil Bloom trouvé sur un coin d'internet. La traduction rend certains conseils un peu gnangnans mais je reste d’accord sur presque tout :
— Sahil Bloom
(Non, je ne sais pas du tout qui c’est ni ce qu’il fait. J’espère qu’il n’est pas trop con sinon tout ça tombe un peu à l’eau.)
Un moment, il faudra quand même que j'arrive à mettre mes putains de films sur mon putain de site web.
Car voyez-vous : je suis réalisateur. Donc je fais des putains de films.
Et pour faire la promotion de ces putains de films, j'ai un putain de site web.
Et il ne me paraît quand même pas aberrant de vouloir mettre mes putains de films sur mon putain de site web mais – pour une raison que j'ai vraiment autre chose à foutre que de vous expliquer – je n'y arrive pas, bordel de chiotte.
J'ai conscience que le passage précédent peut sembler un peu vulgaire.
Mais en fait, pas du tout. C'est parce que vous n'êtes pas familier avec les règles qui régissent quand on a le droit de jurer ou non.
Par exemple, j'ai le droit de parler de "mes putains de films" parce que :
Règle n°1 : On a le droit de jurer lorsqu'on parle de son propre travail.
Je ne dirais jamais ça de votre travail. Je ne me permettrais pas. Sauf si c'est objectivement de la merde, auquel cas la règle suivante s'applique :
Règle n°2 : On a le droit de jurer en parlant du travail des autres si c'est objectivement de la merde.
C'est une pente glissante, me direz-vous. Après tout, comment savoir si une œuvre est objectivement à chier ? Comment savoir s'il ne s'agit pas d'un jugement personnel ? C'est simple : appelez-moi et je vous dirai. (Spoiler : 99% de tout est à chier.)
Pareil : j'ai le droit de parler de "mon putain de site" parce que :
Règle n°3 : On a le droit de jurer au sujet de la technologie quand elle ne marche pas.
Mais il faut être prudent parce que :
Règle n°4 : Il est mal vu de jurer sur la nature.
Par exemple, il est mal vu d'insulter un nourrisson, un platane ou un chiot. En revanche, j'ai le droit de dire que la mouette qui m'a chié dessus avant-hier est une connasse parce que :
Règle n°5 : On peut jurer sur la nature quand elle vous chie dessus.
D'ailleurs, je considère que le terme "connard" n'est pas foncièrement un gros mot. Pour moi, un connard, c'est quelqu'un qui n'est ni vous ni moi quand on discute ensemble. Ainsi, lorsque vous parlerez de moi en mon absence, ça ne me gêne pas si vous dites :
"Tu as lu le blog de l'autre connard ? C'est vraiment de la merde."
Et donc, en vertu des règles énoncées plus haut, vous conviendrez avec moi que la phrase ci-dessus n'a absolument rien de vulgaire. Surtout si je vous chie dessus – ce qui est le cas.
Aller voir les pièces des mes potes comédiens quand j'étais en école d'acteur m'a dégoutté du théâtre fauché, voire du théâtre tout court. Maintenant, soit je vais à la Comédie Française voir des classiques, soit tant pis : je regarde Netflix.
C'est donc plus pour passer une soirée entre potes que j'ai suivi le mouvement pour aller voir J'aurais voulu être Jeff Bezos d'Arthur Viadieu au Théâtre de Belleville, avec mon pote Bob Levasseur. Je ne m'attendais pas à grande chose. Et ça dure une heure trente.
C'est devenue ma pièce préférée du monde entier.
Tout : le sujet, l'écriture, la mise en scène, le jeu de tous les comédiens. Je ne voulais plus que ça s'arrête. j'ai ri, j'ai été touché, j'ai appris. Ça redonne confiance en la création. Bravo les ami·e·s.
Alors ne les manquez pas tant qu'ils sont à Belleville.
UPDATE : vous les avez ratés ? Ils reviennent en octobre 2023 à Belleville !