Dans la série "parfois on ferait mieux de laisser les vieux disques durs tranquilles", je vous présente la vidéo "Coronavirus : les Conseils de Jean-Jacques".
C'est un test d'animation que j'avais fait avec "Adobe Character" à l'époque où je cherchais un moyen de raconter des histoires facilement. J'avais aussi essayé les histoires par écrit sous forme de dialogues.
La flottille qui apportait à boire et à manger à ceux qui crèvent de faim à Gaza a été arrêtée.
Trump prévient les généraux de son armée qu'il faudra désormais traiter l'ennemi intérieur (les démocrates, grosso modo) comme un ennemi extérieur.
Jancovici nous explique que les mécanismes de régulation du climat sont en train de passer des points de non retour plus vite que prévu.
Ce qui me rend triste ?
Je crois qu'il est temps d'abandonner l'illusion que nous vivions dans une société de progrès où des gens de bonne volonté travaillaient pour le bien commun.
L'abondance énergétique qui prend fin nous a rendu accroc à un confort dont nous ne savons plus nous passer. Maintenant que le sol tremble sous nos pieds, nous tournons nos regards inquiets vers les plus déséquilibrés d'entre nous pour nous sauver.
Ça avait diminué naturellement puis, quand j'ai pris conscience de l'hérédité du phénomène et de la place que ça prenait dans ma vie sociale – les groupes sont construits sur les addictions, ai-je réalisé – j'ai presque complètement arrêté.
Je bois de temps en temps. "Pour les grandes occasions."
Mais je réalise que même là, ça ne m'apporte rien.
Les conversations les plus fortes et les plus drôles que j'ai eues récemment ont eu lieu sans une goutte d'alcool.
Et s'il faut boire pour apprécier son entourage, c'est l'entourage qu'il faut changer.
Si vous êtes une entreprise, une école ou une association qui crée une petite salle de projection, ne faites pas cette erreur que je vois souvent.
Je sors d'un test de projection de mon film dans un auditorium d'entreprise et j'y ai vu le même problème que dans beaucoup d'autres salles :
Le son arrive par deux enceintes (ou plus) placées de chaque côté de la salle.
On se dit que ça va permettre un son stéréo "comme au cinéma". Mais c'est oublier que les enceintes principales d'un cinéma sont les "centres" : les enceintes placées juste derrière l'écran qui permettent à la voix et aux dialogues de venir des personnages. Les enceintes stéréo sont un "plus" – qui n'est pas forcément dans les plus petites salles. (C'est d'ailleurs le principe du son dit "5.1" : le centre et les stéréos sont dissociés.)
Lorsqu'on installe des enceintes de part et d'autre sans avoir de centre, les gens à droite et à gauche de salle ne reçoivent le son que d'un côté (l'oreille droite ou l'oreille gauche) ce qui devient vite épuisant. De plus, c'est troublant d'entendre une voix qui vient du côté alors que le personnage qu'on regarde est en face.
Donc dans le doute : commencez par les centres. De bonnes enceintes placées devant (sous l'écran ou de part et d'autre de l'écran mais toujours devant) donneront un résultat beaucoup plus homogène et agréable pour le public qu'une stéréo sans centre.
Et j'ai plein de films à vous proposer pour l'inauguration de votre salle :)
C'est ce que je me dis en regardant les dernières vidéos que j'ai postées. (Je poste une vidéo par jour sur les réseaux.)
Je me fatigue moi-même.
C'est bon signe : quand je ne supporte plus ce que je fais, c'est que je suis sur le point de passer au niveau au-dessus.
Ça m'était déjà arrivé en photographie : je ne supportais plus mes clichés et quand j'ai repris l'appareil après une période de pause, j'ai fait radicalement différent. Plus personnel. Mieux.
Je crois déjà que je vais me fixer des règles :
Une seule prise. Plus de retakes.
Plus d'intro ni de conclusion. Juste le cœur.
Ne jamais "redire" quelque chose que j'ai déjà dit – devant la caméra ou non.
Toujours en fouillant de vieux disques durs, j'ai retrouvé ça :
Image
Visuel du film "La Chaise n°9"
C'est l'affiche d'un projet de court métrage qui devait être produit – on avait France 2 et un coproducteur – mais qui n'a pas abouti.
Il était basé sur une histoire vraie (?) que j'avais lue dans la revue Planète :
Dans les années 70, un groupe est assis en cercle dans une salle communale pour un atelier. En fin de session, deux hommes entrent ; personne ne les attend. Ils se dirigent vers l'un des participants pour lui demander "vous étiez bien assis sur cette chaise ?". Le participant acquiesce.
Les deux hommes apportent alors une roulante avec une télévision et un magnétoscope pour lui montrer une vidéo. Ils sont chercheurs et, quelques semaines plus tôt, ils ont filmé une interaction avec une personne dans cette même pièce.
Dans la vidéo : "Pouvez-vous nous dire quelque chose sur l'un des participants de l'atelier qui aura lieu ici ?" La personne, qui se révèle être médium, passe en revue toutes les chaises vides jusqu'à s'arrêter sur une en particulier. En off : "Le sujet a désigné la chaise n°9."
Le médium commence alors à faire des révélations sur le futur occupant de la chaise que le participant en question, médusé, suit sur l'écran.
Dans ma version, c'était seulement la première couche de l'histoire. La seconde couche était que les propos du médium, sans pouvoir aucunement être vérifiés, semaient la discorde entre la jeune femme (assise sur la chaise n°9) et son père également présent, l'obligeant finalement à admettre une vérité qu'elle avait toujours cachée.
Ou comment le faux (ou l'indécidable) peut avoir de véritables conséquences.
Édouard Pons, qui a composé la musique de Migrul, m'avait reparlé de cette vieille bêtise que j'avais tournée en une après-midi à Off Courts il y a cinq ans.
Je viens de la retrouver sur un vieux disque dur et c'est pire que dans mon souvenir.
En même temps, je crois que c'est l'ancêtre de ma websérie Panique dans l'Espace qui va sortir bientôt. En cela, c'était peut-être un mal nécessaire.